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Le Marquis Maurice d'Urre d'Aubais 07
20/11/2013 19:23
De sa vie dans le Bosphore, nous ne savons que peu de chose. Mais quelques indices semblent démontrer que notre marquis s’y est bien installé et, là-bas, il est des personnes qui s’interrogent sur un certain marquis Necip, aristocrate français qui se serait converti à l’islam pour épouser une fille de la haute société : Méliké Hanim Aliye.
Pour elle, il fit construire un yali (demeure avec les pieds dans l’eau) d’une grande beauté, possédant un grand garage pour bateau avec un générateur et un calorifère.
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Le Marquis Maurice d'URRE d'AUBAIS 08
20/11/2013 19:28
Un yali
(turc : yalı, du grec yiáli γιαλή (mod. γιαλός) , littéralement « rivage, plage » est une demeure construite à proximité immédiate du bord de l'eau (presque exclusivement sur le front de mer) à Istanbul. Historiquement, ils étaient utilisés comme résidences secondaires par les riches Stambouliotes. Aujourd'hui, le mot désigne 620 résidences, dont la plupart datent du XIXe siècle.
Des actes authentiques attestent cette construction par le marquis Maurice d’Urre d’Aubais
Par l’intermédiaire d’une jurisprudence parut dans « le droit international privé » de 1911 où l’on y voit le règlement d’un différent entre le marquis, commanditaire le 11 février 1907 de travaux dans son yali d’Anatolie Hissar, et son fournisseur M. Jean PSALTY fabricant de meubles. (Journal de droit international privé de 1911 n° A38 T 38 p320 et 321 ; BNF gallica).
De même une jurisprudence énoncée en 1914 à l’encontre du marquis qui n’a pas honoré une créance envers un fournisseur grec du nom de CANELLO. (revue de droit international privé 1914 p 564 cours d’appel d’Aix 19 mars 1914 ; BNF gallica).
Incendié en 1983, il a été rénové et appartient, aujourd’hui, à la famille DEMIRÖREN.
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Mes motivations pour comprendre le contenu et la démarche
23/09/2014 10:26
La mare à grenouilles dans le Jardin Marie-Louise JAUBERT. ( photo Jean Michel LEROUX, 2006)
Tu cherches... Tu trouves
Donner, sans rien attendre en retour ...!
Ayant décidé de poser mes valises dans la Drôme, en 1980 j'ai trouvé une opportunité dans l'achat d'un terrain sur une commune dont le village et son château m'ont tout de suite emballé. Installé à Eurre depuis 1984 avec ma famille, mon petit dernier, âgé de 5 ans, a donc suivi toute sa scolarité primaire à l'école communale, dirigée alors par Monsieur D'ANGELO Claude.
En 1986, une fête médiévale organisée sous l'impulsion de l'école, invita toute la population à y participer. Pressenti par Geneviève pour œuvrer dans la confection d'enluminures, le directeur m'incita à effectuer des recherches sur quelques noms de lieu-dit de la commune et sur la bataille d'Eurre de 1347 qui mit fin à la "Guerre des Episcopaux". Ces recherches tant aux archives départementales que chez des particuliers avertis, m'intéressèrent si vivement que pendant mes années "galères" j'en profitais pour accumuler une grande quantité de documentation sur les Seigneurs de Eurre, les URRE, sur la vie de la commune depuis la Révolution ...etc.
En 1989, c'est par mon implication dans l'association "Les Amis du Temple d'Eurre" que j'effectuais les recherches sur sa construction et que je me lançais dans la rédaction de la plaquette sur celui-ci.
Puis ce fut pour la rénovation de l'école en 2000. Bref, il y a toujours un sujet nouveau qui relance ma passion. Autodidacte, n'ayant aucune formation, seul mon passé militaire me rattache à l'histoire. Lentement, mais surement dira-t-on, je fais mon chemin sur les traces laissées par ceux qui ont fait l'histoire de ma commune d'adoption.
L'amour que je porte à ce village et son château, son environnement naturel, la vallée de la Drôme, m'incite à partager mes connaissances avec mes concitoyens par ma participation, depuis sa création en 1989, à la rédaction du bulletin municipal "En tout lieu, à tout' Eurre".
Pour certaines occasions, je réalisais des expositions à thème sur le Moyen-âge, l'art héraldique, le protestantisme, les écoles à Eurre et l'instruction, la guerre 14-18 et les "Poilus" eurrois.
Je fais participer la commune aux journées du Patrimoine par la visite guidée du village et la découverte de son histoire par celle des bâtiments principaux (école, temple, château, église...divers).
Maintenant à la retraite, je n'ai qu'une hâte, mettre en ordre tout ce que j'ai collecté et le mettre à la disposition de tous. C'est l'objet de ce blog.
Bonne lecture à ceux que j'intéresse.
Pour les questions ou remarques : leroux-bred-jm@sfr.fr ou leroux.bred.jm@gmail.com
Merci
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Le marquis Maurice d'URRE d'AUBAIS 09
01/12/2014 19:40
Scan journal "le Provençal" du 23 avril 1967, mis à ma disposition par M. André SAURY (2011)
Le marquis Maurice d’URRE d’AUBAIS (1856-1927)
Dernier descendant de la famille des « URRE »
Voici la fin de la vie du Marquis Maurice d’Urre d’Aubais. Nous l’avions laissé, il y a un an déjà, en Turquie où il s’était établi, avait construit un superbe yali sur les rives du Bosphore et où, pour se marier avec sa bien-aimée Méliké, il s’était converti à l’islam.
De son séjour, nous n’en savons pas plus, hormis les jurisprudences énoncées précédemment.
Pendant la période de la première guerre mondiale, ce gentleman alors âgé de 58 ans, resta sur ses domaines du Languedoc ou dans la région parisienne.
Et c’est à PARIS, au 27 avenue du Bel-air, que le marquis s’éteignit le 21 mai 1927, alors âgé de 70 ans.
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Le marquis Maurice d'URRE d'AUBAIS 10
01/12/2014 19:45
UN TESTAMENT PARTICULIER
Par son testament holographe en date du 12 mai 1925 et le codicille du 8 juin 1926 déposés chez maître KASTLER, son notaire à PARIS au116 rue du Faubourg St Honoré et son exécuteur testamentaire, le marquis Maurice d’Urre d’AUBAIS fait don de sa fortune à l’Etat Français.
Légataire universel, l’Etat sous la présidence de Paul Doumergue, accepte le legs le 29 septembre 1929 et par l’intermédiaire du Ministère du Commerce et de l’Industrie charge l’administration des Postes, Télégraphes et Téléphones de satisfaire aux exigences énoncées dans le testament et son codicille. (Journal Officiel de la République Française du 5 octobre 1929 p 11254)
Une somme colossale, plus de dix millions de francs, est ainsi mise à disposition pour réaliser les premiers désirs du Marquis :
Tout d’abord, la Société Nationale de Sauvetage en Mer va doter la station de CARRO (petit port de la couronne près de Martigues) d’un bateau de sauvetage à propulsion à moteur. (Annales des sauvetages en mer 1930 p 15)
Le 2 juillet 1930, le canot de sauvetage « Marquis Maurice d’Urre » entre dans le port de CARRO. (Journal »le provençal » du 23 avril 1967)
Puis elle va doter le « prix du marquis Maurice d’Urre d’Aubais », chargé de récompenser les actes de courage pour sauver la vie de personne en danger de noyade. De 1933 à 1939, de nombreux sauveteurs, de tout âge et de toute condition, vont ainsi être récompensés de ce prix. (Annales des sauvetages en mer)
Une fondation de 50 000 francs est créée en 1933 par l’Etablissement National des Invalides de la Marine pour permettre aux enfants de marins ayant un potentiel prometteur, d’avoir une chambre dans « la Maison des Provinces » de l’université de Paris et continuer ainsi, leurs études d’enseignement supérieur.( Journal Ouest-Eclair Rennes du 20 aout 1933 n° 13436)
La deuxième partie de son testament consistait à régler ses obsèques et les conditions de son inhumation. Aussi bizarre qu’étrange, la volonté du marquis était de reposer en position assise, face à la mer qu’il a tant aimée le visage éclairé continuellement par un phare, entouré des portraits de sa famille.
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Le marquis Maurice d'URRE d'AUBAIS 11
01/12/2014 20:01
Sources : Services Historiques de la Défense Département de la Marine; Archives du Yacht Club de France, Fonds modernes (1890-2002)
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Le marquis Maurice d'URRE d'AUBAIS 12
01/12/2014 20:31
Chapelle du château de SAPTES à CONQUES SUR ORBIEL(11). Photo Jean Michel LEROUX octobre 2014.
En attendant que l’Etat prenne une décision, le corps du marquis fut embaumé, transporté au château de Saptes à Conques sur Orbiel et placé dans la chapelle où reposait déjà son père.
Avant sa mort, le marquis avait fait confectionner, par des artistes parisiens, une chasse en bronze ciselé et doré, de style gothique, les cotés fermés par des plaques de verre biseautées. Sur le panneau de tête se détache un élégant blason, également en bronze ciselé, doré et enluminé. L’écu de forme moderne porte d’argent à une bande de gueules chargée de trois étoiles d’or. Il est supporté par deux lions, la tête contournée avec, en dessous, la devise « en tout lieu, à toute heure ».
On voit, à l’intérieur de la chasse, le cercueil en acajou verni, contenant le corps du marquis ; un volet mobile s’ouvrant sur une glace, permettait d’en apercevoir la figure. Il a été fermé et le drap d’or qui recouvre le cercueil ne laisse apparaître que la grande plaque d’argent timbrée d’une couronne de marquis sur laquelle est gravée l’inscription funéraire
Maurice-Charles-Théodore, marquis d’Urre d’Aubais
décédé à Paris le 21 mai 1927,
à l’âge de 70 ans.
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Le marquis Maurice d'URRE d'AUBAIS 13
01/12/2014 20:44
Plaque de marbre scellée sur un mur de l'abri du canot de sauvetage au port de Carro.
Photo Jean Michel LEROUX . (mai 2011).
LE MARQUIS REPOSE A CARRO
Un arrêté interministériel du 23 mars 1931 attribua à la Caisse des Invalides de la Marine la gérance du legs. Celle-ci confia à la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés, déjà bénéficiaire avec l’attribution du canot de sauvetage à deux moteurs, la réalisation d’un bâtiment funéraire accolé à la station de CARRO.
Dans toute la mesure jugée raisonnable et conforme aux intérêts supérieurs de l’Etat, les volontés du défunt y ont été respectées.
Le Marquis ne repose pas en position assise car, considérant qu’un mort ne peut être bien que couché, le ministre de l’Intérieur a opposé, sur ce point, un véto formel.
L’intérieur de la chapelle funéraire, équipé de la fée électricité, permet au corps du défunt de reposer sous une lumière permanente. Aux murs sont accrochés les portraits de quelques membres de sa famille.
Ci-après la narration de l’inauguration du mausolée dédié au marquis Maurice d’Urre d’Aubais, relaté dans les « annales des canots de sauvetage » de l’année 1934. (BNF, Gallica)
Une erreur s’y est pourtant glissée, car ce n’est pas le 27 mai qu’a eut lieu la cérémonie, mais le 27 juin comme cela apparait dans « le Provençal » du 23 avril 1967.
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Le marquis Maurice d'URRE d'AUBAIS 14
01/12/2014 20:57
Page des "Annales des canaots de Sauvetages" 1934 (BNF, GALLICA)
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Le marquis Maurice d'URRE d'AUBAIS 15
01/12/2014 21:03
Page des "Annales des canots de Sauvetages" 1934. (BNF, gallica).
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