UN TESTAMENT PARTICULIER
Par son testament holographe en date du 12 mai 1925 et le codicille du 8 juin 1926 déposés chez maître KASTLER, son notaire à PARIS au116 rue du Faubourg St Honoré et son exécuteur testamentaire, le marquis Maurice d’Urre d’AUBAIS fait don de sa fortune à l’Etat Français.
Légataire universel, l’Etat sous la présidence de Paul Doumergue, accepte le legs le 29 septembre 1929 et par l’intermédiaire du Ministère du Commerce et de l’Industrie charge l’administration des Postes, Télégraphes et Téléphones de satisfaire aux exigences énoncées dans le testament et son codicille. (Journal Officiel de la République Française du 5 octobre 1929 p 11254)
Une somme colossale, plus de dix millions de francs, est ainsi mise à disposition pour réaliser les premiers désirs du Marquis :
Tout d’abord, la Société Nationale de Sauvetage en Mer va doter la station de CARRO (petit port de la couronne près de Martigues) d’un bateau de sauvetage à propulsion à moteur. (Annales des sauvetages en mer 1930 p 15)
Le 2 juillet 1930, le canot de sauvetage « Marquis Maurice d’Urre » entre dans le port de CARRO. (Journal »le provençal » du 23 avril 1967)
Puis elle va doter le « prix du marquis Maurice d’Urre d’Aubais », chargé de récompenser les actes de courage pour sauver la vie de personne en danger de noyade. De 1933 à 1939, de nombreux sauveteurs, de tout âge et de toute condition, vont ainsi être récompensés de ce prix. (Annales des sauvetages en mer)
Une fondation de 50 000 francs est créée en 1933 par l’Etablissement National des Invalides de la Marine pour permettre aux enfants de marins ayant un potentiel prometteur, d’avoir une chambre dans « la Maison des Provinces » de l’université de Paris et continuer ainsi, leurs études d’enseignement supérieur.( Journal Ouest-Eclair Rennes du 20 aout 1933 n° 13436)
La deuxième partie de son testament consistait à régler ses obsèques et les conditions de son inhumation. Aussi bizarre qu’étrange, la volonté du marquis était de reposer en position assise, face à la mer qu’il a tant aimée le visage éclairé continuellement par un phare, entouré des portraits de sa famille.