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Epoque Gallo-Romaine
17/07/2016 13:57
Epoque Gallo-Romaine.
Bien avant que Marius parut et mit le territoire entre Rhône et montagnes des Alpes sous la domination romaine, les Celtes qui y vivaient étaient composée du peuple des Allobroges qui, uni avec celui des Voconces et des Cavares formait la ligue des Allobroges. Les Ségalauniens, tribus gauloises, occupaient l’espace entre Rhône et Vercors, entre la rivière Isère et le tricastin . C’était une civilisation déjà avancée, connaissant l’usage des métaux, l’art de cultiver la terre, d’élever des animaux domestiques et d’utiliser des semences inconnues du pays. Ces rudes guerriers, sont entrés dans Rome mais, revers de la médaille, leur alliance avec les Arvernes les conduisit, suite à une cuisante défaite (248 avant J.C.), à se réfugier dans leurs montagnes. Sous l’empereur Auguste, la province Viennoise prit le nom de Narbonnaise. Pendant la lente et dure conquête du reste de la Gaule (58-50 av J.C.) les Allobroges et les Voconces durent marcher avec leurs vainqueurs contre leurs compatriotes et combattre pour César contre Vercingétorix. Avec la conquête de la Gaule et l’intégration vers 121 av J.C. de la Province sud « la Narbonnaise » à l’empire, les romains ont installé une garnison assez importante sur la ville «Augusta » actuelle ville d’Aouste sur Sye. Venant d’Italie, une voie romaine (La voie des Alpes) permettait, via Gap, Die, Saillans et Aouste, de rejoindre Lyon par Valence, plus précisément par Crest, Vaunaveys, Upie et Montmeyran. Les occupants avaient trouvé opportun d’installer, un peu à l’écart mais pas très loin, sur un petit mont, entouré de nombreuses collines boisées, un bâtiment servant de réserve (horréum) alimentaire.
L’eau y abondait, ce qui a favorisé cette installation. Une tour protégeait les abords et permettait la surveillance des accès de ce magasin cellier. Ainsi apparait sur la carte de Peutinger une étape romaine à Horréa (Eurre), entre Augusta (Aouste) et Valentia (Valence). Des restes de ces bâtiments existent encore de nos jours. Ils sont faits d’un appareillage de pierres taillées cubiques et bien ajustées, qui tranche avec les autres matériaux utilisés ultérieurement. Ils forment la partie basse de l’angle ouest des remparts du château, entre l’église et l’ancien presbytère.
Entre 1000 et 1200, les Arnaud de Crest ont édifié un bâtiment en pierre sur ces vestiges romains d’où le nom de la « tour des Arnaud ». Ce n’est qu’à partir du 2ème siècle après J.C. profitant de la « Paix romaine » que des « Villa » s’érigèrent dans le paysage, et que l’appellation « villa que vocatur » (à vocation de village) apparait.
La prospérité de la Gaule romaine dura deux siècles et dès le troisième siècle après J.C. vint la décadence et une affreuse misère.
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Epoque Gallo-Romaine (suite)
18/07/2016 07:49
Angle ouest des remparts du château : reste de construction romaine.
Photographie: Jean Michel LEROUX juillet 2016.
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Epoque Gallo-Romaine (suite 2)
18/07/2016 07:57
Angle ouest des remparts du château : base sur pierres cubiques bien taillées.
Photographie : Jean Michel LEROUX juillet 2016.
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Les temps obscurs
18/07/2016 08:15
Vitrail de l'oculus au dessus de la porte d'entrée de l'église Saint Appolinaire de EURRE.
Photographie : Jean Michel LEROUX juillet 2010
Les temps obscurs
Poussés par les Huns, les barbares, traversent le Rhin, envahissent l’empire romain. Le peuple Franc fait son entrée dès l’an 241.
Les Burgondes, à la suite des Alamans, des Suèves, des Alains et des Vandales qui poussent vers l’Espagne et l’Afrique, finissent par être maître de tout le bassin du Rhône en l’an 467.
Aux ravages de tant de guerres, s’ajoutèrent des tremblements de terre et des famines. Les paysans découragés ne cultivaient plus les champs.
Avec Clovis, le christianisme, religion qui s’est développé du temps des Romains, va devenir la religion de tout un peuple.
C’est vers 490 que l’évêque Apollinaire fut choisi pour occuper la charge de l’église de Valence. Il se distingua au concile d’Epaone en 517 et meurt à Valence en 520. Il faudra attendre le 11ème siècle pour que Saint Apollinaire soit honoré comme patron du diocèse de Valence. Il est aussi le patron de la paroisse de notre commune.
En 576, les Lombards, maîtres de l’Italie, franchissent les Alpes et ravagent les territoires conquis.
Battus une première fois ils forment trois armées dont l’une remonte la vallée de la Drôme jusqu’à Valence qu’ils investissent.
Vers 730 les Maures d’Espagne franchissent les Pyrénées et envahissent le midi de la Gaule.
Défaits par Charles Martel à Poitiers, ils réapparaissent par intervalles et firent des irruptions dans notre territoire de 844 à 1018.
Les Normands remontèrent le Rhône et pillèrent Valence en 860.
Enfin ce furent les Hongrois, peuple barbare de la même race que les Huns, qui furent exterminés en 924
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le Moyen Age et les Seigneurs d'URRE
04/07/2019 08:05
Le Moyen Âge et les seigneurs d’Urre
Mille ans, du bas au haut Moyen Age, de l’obscur vers la lumière.
Le Moyen âge est une période de l’Histoire qui s’étend du départ des Romains de la Gaule à la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492.
Entre l’an 400 et 500, les romains vont quitter la Gaule, très vite envahi par les Huns d’Attila qui seront repoussé hors des limites en 453.
Les francs, peuple venu de l’est, avaient un roi, Mérovée, qui donna naissance à la dynastie des Mérovingiens. Son petit fils CLOVIS devint roi des francs en 481 et à sa mort en 511, il était maître de toute la gaule.
Suit une période de guerre, de famine et de peste.
En 629 c’est le roi Dagobert qui règne sur la Gaule et à sa mort en 638 commence la période des rois fainéants et la construction de nombreuses abbayes.
C’est une période propice aux invasions mais Charles Martel bat les arabes à Poitiers en 732.
En 751 Pépin le bref fonde la dynastie des Carolingiens, roi sacré, défenseur de la chrétienté et dont le pouvoir est d’essence divine.
Son fils Charles le Magne agrandi encore son pouvoir et son territoire et se fait couronner empereur en l’an 800 dans sa capitale Aix la Chapelle.
A sa mort en 843, le traité de Verdun partage son empire entre ses trois petits fils.
Notre village qui s’appelle alors URRI ou URRO fait partie du domaine attribué à Lothaire, désigné sous le nom de Lotharingie et plus tard Saint Empire Romain Germanique.
Les Normands (Vikings) envahissent le pays.
En 987 Hugues Capet, roi de France, fonde la dynastie des Capétiens qui vont régner jusqu’à la Révolution.
Vers l’an 1000, construction des églises romanes et au XI et XIIème siècle construction des cathédrales selon l’art gothique.
1095 – 1100 Première croisade prêchée par Pierre l’Ermite et le pape Urbain II.
Les fouilles du TGV ont mis à jour une forge datée de l’an 1000, au nord de la D93.
Ces 500 dernières années vont favoriser la monté au pouvoir des propriétaires les plus importants. A Eurre, à partir de la motte où se trouvent les vestiges gallo romain, la famille des URRE va construire, d’abord en bois puis dès l’an 1000, en pierre, une maison forte défendue par des murs hauts et épais, avec des tours et des créneaux. Pour assurer la sécurité de la famille seigneuriale et pour dominer le tout, un donjon est ajouté.
Au pied du château, une église a été construite, mais dans le « Regest Dauphinois » Ulysse Chevalier nous indique qu’entre 1049 et 1095 il existait sur le territoire d’UR cinq églises sous différents vocables (Sainte Marie, Saint Eloi, Sainte Catherine, Saint Pierre, Sainte Jabiane) qui ont été donné par moitié au monastère de Cluny.
Une partie de l’église actuelle date certainement du XIIème siècle au vue des arcs de la croisée d’ogive qui subsistent encore dans le cœur.
Le bas de la colline qui porte le château est ceinturé par un énorme rempart doté d’une porte d’entrée donnant sur le chemin qui mène à Crest (c’est le chasteron). Le seigneur invite les paysans et les manants à s’installer à l’intérieur des remparts en échange de sa protection. Les maisons sont construites en s’adossant aux murs du rempart et de chaque côté de la rue principale. Eurre, village perché, est né.
Sous le roi Philippe Auguste la France est la puissance dominante du XIIIème siècle.
De 1220 à 1270, construction de la cathédrale de Paris. Et règne de Louis IX dit Saint Louis qui augmente le pouvoir royal. Il meurt à Tunis alors qu’il partait pour la 8ème croisade en 1270. Ce fut la dernière croisade contre les sarrasins en Palestine.
En 1266 le seigneur François d’Urre donne une charte des libertés aux habitants de son fief d’Eurre. (Voir Gazette numéro 39 de décembre 2016)
Le comte du Valentinois et l’évêque de Valence et du Diois se font la guerre pour obtenir plus de pouvoir. C’est la guerre des épiscopaux.
Les remparts vont protéger le village des pillards et des routiers (on parle des écorcheurs et des grandes compagnies) vers 1330-1350.
En mars 1330, les hommes d’Aymar de Poitiers, du château de Crest, attaquent, pillent et incendient le prieuré Saint Pierre d’URRE, annexe de l’abbaye de Cluny.
En 1337 une guerre qui va durer 100 ans éclate entre la France et l’Angleterre. C’est une période de famine, de peste et de batailles perdues : Crécy en 1346 et Azincourt en 1415. Heureusement, une jeune bergère va venir au secours du futur roi de France et va permettre de le faire sacré roi à Reims. Mais Jeanne d’Arc sera prise par les anglais qui vont la bruler à Rouen en 1431 et il faudra attendre 1453 la bataille de Castillon, près de Bordeaux, pour voir la fin de cette guerre.
En 1347, une bataille à lieu à Eurre sur les plateaux « les Montchauds » et elle va mettre fin à la guerre dite des Episcopaux.
En 1349 Le Dauphiné, province où se situe notre village, est transporté au royaume de France.
Louis XI, alors qu’il était encore Dauphin, avait été exilé par son père le roi Charles VII de 1442 à 1448. Il avait noué amitié avec de nombreux seigneurs du Dauphiné dont le seigneur d’Urre. A son avènement sur le trône, il fit de François d’Urre un de ses Chambellans.
La famille des URRE va alors obtenir des privilèges, des terres et des châteaux. Son opulence va aller grandissante.
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Eurre dans la Renaissance
04/07/2019 08:08
Eurre dans la Renaissance
Les temps modernes commencent avec La Renaissance où de grands changements s’opèrent dans le monde. L’esprit humain s’ouvre à de nouvelles idées et la science se répand avec facilité grâce à l’invention de l’imprimerie. De grands navigateurs, intrépides et courageux se lancent dans des expéditions lointaines et découvrent de nouvelles routes pour le commerce principalement.
Les rois se succèdent et la soif d’agrandir le domaine royal et leur pouvoir va amener la fine chevalerie française à suivre François 1er au-delà des massifs alpins, dans l’Italie du nord.
Les membres de la famille des URRE dans les guerres d’Italie.
A la fin du moyen âge, déjà, Jordanon (Jourdain) d’URRE d’Aiguebonne était ambassadeur pour le Roi Charles VII auprès du Duc de Milan.
Thiers ou Thierri d’URRE surnommé « Tartarin » à cause de son intrépidité, gentilhomme de la maison du Roi de 1505 à 1543, Porte-enseignes puis Capitaine des cent archers de la Garde Noble de François 1er. C’est lui dont on dit que le Roi François 1er aurait choisi comme champion pour défendre son honneur en cas de combat singulier.
Il reprit les armes et le nom des De Cornillan (de la Baume Cornillane).
Claude d’URRE de CORNILLAN seigneur de Puy Saint Martin, fut gouverneur de Gênes.
Germain d’URRE dit « Capitaine MOLLANS », seigneur des Beaumettes, de Cléon d’Andran, se distingua à la bataille de Marignan en mai 1515. Un butin considérable le suit à son retour.
Transformation du château et évolution du village
Il fit abattre le donjon et fit construire la façade de style Renaissance avec de larges fenêtres à meneaux et une chapelle fut installée donnant sur la cour intérieure. Une pierre avec la date de 1525 indique la période de fin des travaux.
Plus tard, Germain d’URRE reçut dans son château, le Roi François 1er en visite à Valence, probablement en 1533.
En témoignage de reconnaissance des services rendus, le roi lui fit don de Auriple et de Saou (château d’Eurre).
Il fut Commandant de la Citadelle du Mont Saint Michel en 1524 et gouverneur d’Auxonne en Bourgogne en 1545 et mourut sans postérité.
C’est à cette époque que le village s’embelli de quelques maisons, d’un style différent, avec à l’intérieur des éléments qui font leur richesse de nos jours.
Au début du 17ème siècle, l’église est construite (1612), agrandissant sa capacité, en substitution d’une partie de l’église antérieure.
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Les guerres de religions
04/07/2019 08:11
Les guerres de Religions
Avec la Renaissance et le mouvement des idées, la population française va se fractionner en deux et déclencher une période trouble où la sauvagerie des uns va susciter une riposte tout aussi cruelle des autres. Entre coupé de périodes de paix toute relative, le pays ravagé, verra l’exile volontaire pour certains et l’extermination pour d’autres.
Dès 1562 on compte plus de 25 églises réformées dans les principales villes et dans de nombreux villages. Eurre est l’un d’eux.
Un temple y fut érigé, attenant au rempart, rue Basse, au sud-ouest du village
Eurre avait deux coseigneuries :
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L’une était tenue par Aimé d’Urre de Glane de Cugie, héritier de Giraud d’Urre de Cornillan seigneur d’Ourches. (Protestant)
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L’autre par Louis d’Urre de Cornillan d’Oncieu. (Catholique) Alentour, les membres de la famille des Urre s’étaient scindés également chacun dans le parti de son choix.
Sur La Baume Cornillane, Thierry d’Urre dit Tartarin, son épouse Catherine de Cornillan et leur fils Charles d’Urre avaient optés pour l’église réformée
Jean d’Urre de Teyssères, sgr de Vercoiran, est du parti catholique.
Jean d’Urre de Brette, dans l’armée des catholiques ainsi que
Rostaing d’Urre de Berlion, seigneur d’Ourches époux de Laurence de Simiane, fille du baron de Gordes, gouverneur du Dauphiné.
C’est à Rostaing d’Urre que Charles Dupuy Montbrun, victorieux de la bataille du pont de l’Oreille, le 13 juin 1575, chef des protestants, remis son épée quand il fut blessé et capturé à la bataille du Pont de Blacon le 4 juillet 1575.
Le début de l’année 1575 vit les protestants donner l’assaut au village d’Eurre qui se rend sans combattre, la population n’étant ni belliqueuse ni opposée. En fin d’année le village est repris par les catholiques. L’année suivante, en février 1576, Aimé d’Urre de Glane, chef des protestants, qui avait succédé à feu Charles Dupuy Montbrun, reprend à nouveau le village d’Eurre.
L’édit de Beaulieu, appelé aussi paix de Monsieur, du 6 mai 1576, met fin à la cinquième guerre de religion, en reconnaissant le culte protestant et en lui accordant de nombreuses garanties.
Eurre restera aux mains des protestant jusqu’en 1582, où il sera repris par les armées du roi.
De nombreuses places tombent aux mains de l’armée royale. Bernard de Nogaret, duc de la Valette, reprend Eurre aux protestants, ainsi que Allex, Mirabel et Vachères.
Pris sous le feu de l’artillerie royale installée sur le plateau voisin, le village d’Eurre, devant un tel déploiement de forces, se rendit pour ne pas subir le même sort qu’Allex et Mirabel. Au cours du siège qui dura cinq jours, on retrouve des sentinelles mortes de froid.
Devant les moyens conséquents de défense du village, le duc de La Valette ordonna le démantèlement des fortifications extérieures qui durèrent de 1584 à 1586.Les formidables remparts qui entouraient le village furent abattus, sauf aux endroits où s’appuyaient des maisons. On peut encore voir, face à l’école et le long du chemin de la fontaine des buis, quelques vestiges de ces énormes blocs, recouverts par la végétation.
Viennent ensuite des applications de plus en plus restrictives de l’Edit de Nantes. L’évêque de Valence, Daniel de Cosnac, interdit de prêcher dans les annexes des églises protestantes.
Les places fortes des protestants sont démantelées, de nombreux temples sont détruits.
En 1669, Ennemond Reynaud, pasteur de l’église, et Jean Allezard, son syndic, furent condamnés par le parlement « à dix livres d’amende chacun, sans note d’infamie, sur la requête d’Antoine Flandy, curé d’Eurre, qui se plaignait de ce que ledit ministre, contrairement aux édits, était allé faire la prière dans la maison d’un nommé Jacques Barbier, hors du lieux de son établissement, et qu’ayant assemblé dans cet endroit plusieurs personnes, il leur ait tenu des discours de monopole et de mépris ».
Eurre, d’abord annexe de Crest, fut adjointe à Aouste en 1671. Elle se constitua, plus tard, en église particulière.
Le Conseil du roi, sur le rapport des commissaires, ordonna le 6 mars 1684 la suppression de l’église (réformée) et la démolition du temple qui se trouvait hors les murs, attenant au rempart, rue Basse, au sud-ouest du village.
On trouve, parmi les protestants exclus de l’amnistie accordée par Louis XIV après l’insurrection de 1683, outre le pasteur Sagnol de Crest, l’avocat François Colombier de la Conche, Allezard, praticien d’Eurre, peut-être est-ce le même Jean Allezard, syndic de l’église réformée de Crest.
L’Edit de Fontainebleau de Louis XIV révoque l’édit de Nantes, le17 octobre 1685 et met fin à l’église réformé de Crest et par conséquent à celle d’Eurre. Daniel Cosnac est l’un des principaux instigateurs.
De nombreux huguenots s’exilent et fuit vers la Savoie, la Suisse, l’Allemagne l’Angleterre et même vers l’Amérique du Nord ou l’Afrique du Sud.
Les hauteurs boisées de la commune permettent aux camisards venant des Cévennes de fuir les persécutions et de trouver refuge dans des pays plus tolérants qui les accueillent.
Certains pour conserver leurs fiefs ou simplement parce qu’ils sont attachés à leur terre, sont contraints d’adjurer leur religion. La majorité feint de se convertir au catholicisme et sont catalogués de « nouveaux convertis ».
A Eurre, ils sont près de 250, selon l’état demandé par l’évêque de Valence en octobre 1685.
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Les URRE et la religion
31/08/2023 12:03
Les seigneurs d’URRE et la religion
De l’an 1004 à 1927
Avec le développement du culte du Christ dans la Gaule, la vénération des martyrs de l’occupation romaine et, en 496, le baptême de CLOVIS avec trois mille de ses guerriers, la religion chrétienne s’impose sur l’ensemble du territoire.
La société carolingienne est essentiellement rurale et les villes restent peu peuplées. Au dessus de la masse des paysans, le clergé et la noblesse forment une aristocratie.
L’église joue dans la société un rôle de premier plan à cause de la force du sentiment religieux et de l’instruction que ses membres étaient à peu près seuls à posséder.
Devant leur impuissance à défendre efficacement les populations, les Rois développèrent le Vasselage. Les hommes se lient par un serment de fidélité à un chef de leur chois qui devient leur seigneur et dont ils sont les vassaux.
Les différentes invasions qui harcelèrent le pays et l’affaiblissement de la royauté par la baisse de son autorité et le morcellement du royaume permirent à de petits seigneurs de s’imposer par leur énergie et leur courage dans leur fief et de construire des éléments de défense comme des remparts et des châteaux forts.
L’ère féodale
Un chef de famille se démarqua dans le territoire du village d’URRE et vers l’an 1000 fit construire un château fort en pierres sur la colline où se trouvaient les ruines du magasin cellier de l’époque de l’installation dans la région des romains. Naturellement il devint le seigneur et prit l’appellation de seigneur d’URRE.
Rappelons que le village s’est appelé successivement : Horréum, Horéa, Urri ou Urro, Urre, Hurre, Heurre, EURRE.
On ne sait si l’un des seigneurs d’URRE est allé, avec d’autres, jusqu’à Jérusalem, en croisade. En effet, dans la salle des croisades du château de Versailles, il n’y figure aucune armoirie de cette famille.
Avec les maisons qui se construisent à l’intérieur des remparts pour être sous la protection du château et de son seigneur, une église est installée au pied de celui-ci. Elle est placée sous le vocable de Saint APOLLINAIRE, évêque de Valence de 490 à sa mort en 524.
Les seigneurs d’URRE ne relevaient de personne hormis la vassalité dû à l’évêque de Valence. C’est dans une lettre du 15 mars 1782 qu’un descendant des URRE confirme que de tout temps Eurre a été mis sous la protection du saint évêque, patron de l’évêché.
« Nous nous sommes mis sous la protection de l’église, nos titres anciens prouvent que nous n’avons jamais hommagé notre berceau à personne. »
L’importance du village fait que le 15 novembre1266, le seigneur et ses enfants donnent une charte des libertés à ses sujets. C’est dans l’église, espace suffisamment vaste pour contenir la foule, que le notaire énonce, à tous, ce document.
« Quant à nous, François et Albert son fils, du consentement et sur l’approbation de son père, nous faisons le serment sur les très saints Evangiles d’observer les clauses de cette charte, et s’il nous arrivait, à Dieu ne plaise, de les violer, qu’on nous refuse toute confiance.
En foi de quoi nous avons apposé nos sceaux à cette charte et nous avons ordonné d’y apposer ceux du seigneur Guillaume Béraud chevalier, d’Albert Cornillan, seigneur de la Baume (Cornillane), de Guillaume de Mirabel, prieur claustral d’Eurre, de Pierre des Près, chapelain d’Eurre, et de Simon de Pierrepont, notaire public, témoins spécialement appelés pour la confirmation de cet acte.
Passé à Eurre, dans l’église Saint Apollinaire, l’an et le jour ci-dessus.
† Moi Simon de Pierrepont, habitant de Valence, notaire public par autorité impériale, présent à toutes ces choses, j’en ai rédigé trois actes publics d’une même teneur, dont deux seront remis aux habitants d’Eurre et le troisième restera en la possession dudit seigneur François. »
Voir sur http://atouteurre.vip-blog.com/vip/categories/67706.html
Etant vassal de l’évêque de Valence, son protecteur, la petite armée du seigneur d’URRE participe à la guerre dite « des Episcopaux » contre Aymar de POITIER et aux combats qui eurent lieux en 1347 sur le plateau de Montchaux entre Eurre et Crest. Une bulle du pape Clément VI mit fin à cette guerre qui durait depuis de nombreuses années.
Voir sur http://atouteurre.vip-blog.com/vip/rubrique/67695_10.html
En 1349, les Dauphins du Viennois cèdent le Dauphiné à la couronne de France.
Le roi Charles VII exile dans cette nouvelle possession, son fils, quelque peu turbulent. Le futur roi Louis XI y découvre la liberté et se lie d’amitié avec les différents seigneurs du Dauphiné qui lui resteront fidèles une fois devenu roi. Le seigneur d’URRE en fait partie. Il sera fait « Chambellan » de Louis XI et se verra donner Le château de Pontaix.
La Renaissance
Les seigneurs d’URRE suivirent leur suzerain Charles VIII puis Louis XII en guerre en Italie. Grands capitaines ils y firent merveille et rapportèrent un petit trésor qui leurs permit de transformer leur château. C’est ainsi qu’en 1525 le donjon fut détruit pour laisser place à une belle façade bien lumineuse avec ses fenêtres à meneaux, une chapelle fut construite au rez de chaussée donnant sur la cour intérieure.
François 1ER de passage dans la région fit un détour par EURRE pour rencontrer son fidèle et hardi capitaine Germain d’Urre.
Les prises et reprises de la place d’Eurre par, tantôt les protestants, tantôt les catholiques ne firent que peu de dégâts sur la construction hormis un trou de boulet sur le mur au coin sud-est de la façade. A cette époque, la seigneurie d’Eurre était tenue par deux coseigneurs dont l’un était catholique et l’autre protestant. Conséquences de ces guerres de religion, les remparts du village et ceux du château furent abaissés ou détruits comme le prouvent les vestiges existant encore de nos jours sur le talus devant l’école.
La Révolution
Les différentes branches de la famille des URRE ayant essaimées, au fil du temps, dans plusieurs régions du pays, qui en Languedoc, qui en Lorraine, en Picardie, en Provence, s’alliant avec d’autres familles toutes aussi prestigieuses, finirent néanmoins par tomber «en quenouille» avec Marie d’Urre qui épousa en 1675 Claude Augustin de VESC.
La seigneurie d’Urre passa ainsi aux de VESC jusqu’à La Révolution de 1789 où le seigneur, Joseph Pierre Gabriel Claude Augustin de Vesc, s’étant enfuit à Genève, ses biens furent confisqués et, plus tard, vendus comme biens publics par la municipalité en place à la commune.
L’ère moderne
Le général Joseph François Jean Baptiste d’Urre de Mollans maire de Filain (02) de 1807 à sa mort le 10 juin 1818. (AD 02 Filain page 74-75 / 158).
Voir sur http://atouteurre.vip-blog.com/vip/rubrique/67697_40.html
Le marquis d’Urre d’Aubais bienfaiteur de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM), converti à l’Islam par amour. Dernier possesseur du nom d’URRE, mort à Paris en 1927.
Voir sur http://atouteurre.vip-blog.com/vip/rubrique/67697_10.html et suivants
Jean Michel LEROUX à Eurre le 31 août 2023
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