Epoque Gallo-Romaine.
Bien avant que Marius parut et mit le territoire entre Rhône et montagnes des Alpes sous la domination romaine, les Celtes qui y vivaient étaient composée du peuple des Allobroges qui, uni avec celui des Voconces et des Cavares formait la ligue des Allobroges. Les Ségalauniens, tribus gauloises, occupaient l’espace entre Rhône et Vercors, entre la rivière Isère et le tricastin . C’était une civilisation déjà avancée, connaissant l’usage des métaux, l’art de cultiver la terre, d’élever des animaux domestiques et d’utiliser des semences inconnues du pays.
Ces rudes guerriers, sont entrés dans Rome mais, revers de la médaille, leur alliance avec les Arvernes les conduisit, suite à une cuisante défaite (248 avant J.C.), à se réfugier dans leurs montagnes.
Sous l’empereur Auguste, la province Viennoise prit le nom de Narbonnaise.
Pendant la lente et dure conquête du reste de la Gaule (58-50 av J.C.) les Allobroges et les Voconces durent marcher avec leurs vainqueurs contre leurs compatriotes et combattre pour César contre Vercingétorix.
Avec la conquête de la Gaule et l’intégration vers 121 av J.C. de la Province sud « la Narbonnaise » à l’empire, les romains ont installé une garnison assez importante sur la ville «Augusta » actuelle ville d’Aouste sur Sye.
Venant d’Italie, une voie romaine (La voie des Alpes) permettait, via Gap, Die, Saillans et Aouste, de rejoindre Lyon par Valence, plus précisément par Crest, Vaunaveys, Upie et Montmeyran.
Les occupants avaient trouvé opportun d’installer, un peu à l’écart mais pas très loin, sur un petit mont, entouré de nombreuses collines boisées, un bâtiment servant de réserve (horréum) alimentaire.
L’eau y abondait, ce qui a favorisé cette installation. Une tour protégeait les abords et permettait la surveillance des accès de ce magasin cellier. Ainsi apparait sur la carte de Peutinger une étape romaine à Horréa (Eurre), entre Augusta (Aouste) et Valentia (Valence).
Des restes de ces bâtiments existent encore de nos jours. Ils sont faits d’un appareillage de pierres taillées cubiques et bien ajustées, qui tranche avec les autres matériaux utilisés ultérieurement. Ils forment la partie basse de l’angle ouest des remparts du château, entre l’église et l’ancien presbytère.
Entre 1000 et 1200, les Arnaud de Crest ont édifié un bâtiment en pierre sur ces vestiges romains d’où le nom de la « tour des Arnaud ».
Ce n’est qu’à partir du 2ème siècle après J.C. profitant de la « Paix romaine » que des « Villa » s’érigèrent dans le paysage, et que l’appellation « villa que vocatur » (à vocation de village) apparait.
La prospérité de la Gaule romaine dura deux siècles et dès le troisième siècle après J.C. vint la décadence et une affreuse misère.