Au commencement …

C’est l’histoire d’un territoire qui s’est formé à l’ère tertiaire, au Miocène, il y a entre 25 000 000 et 5 000 000 d’années, alors que la mer avait laissé place à une terre qui a surgit à cause du choc de deux plaques tectoniques et dont l’action à élever le massif alpin.
Puis ce fut le Pliocène que prouve le travail du savant Francisque Fontannes (1839-1886) dans son ouvrage « Etudes stratigraphiques et paléontologiques dans le bassin du Rhône, période tertiaire » volume VI - 1880. (BNF- Gallica)
Fontannes à découvert ainsi nombres de fossiles certifiant la présence de la mer, ici, là où nous vivons. Fossiles de végétaux mais surtout de mollusques et de poissons imprégnés dans la marne à Nassa semistriata d’Eurre.
Dans « Flore de la Drôme » atlas écologique et floristique de Luc Garraud, édition Conservatoire Botanique National Alpin de Gap-Charance, 2003, le géologue Thierry Monod, pages 37 à 44, nous y indique entre-autre :
« Les sables et graviers des terrains tertiaires sont surtout représentés par le plateau de Chambaran, le golfe d’Eurre et le Tricastin » …/…

« Eurre est le centre d’un bassin en forme de « J », bien visible sur la carte géologique, qui s’étend de Barcelonne jusqu’à Grânes, en passant par La Baume-Cornillan… C’est la plage Miocène, ressuscitée par le nettoyage de la plaine de Valence, bourrée de grosses huîtres (Ostréa crassissima). »
Une coupe géologique nous apprend qu’un sondage, réalisé aux environs de 1962 sur le territoire de Montoison et ayant atteint le socle de 3965 mètres, a permit de mettre en évidence les couches suivantes dans la zone qui nous intéresse :
M – Miocène. Remplissage de la plaine de Valence. Colline
conglomératique de Miéry. Plage de la Raye.
O – Oligocène. Rift d’effondrement.
B – Barrémien-urgonien
Ci – Crétacé inférieur
J – Jurassique. Terres noires de plusieurs kilomètres d’épaisseur.
Magn – Socle granitique. Marge océanique de l’océan Téthys.

Par le futur, connaitre le passé.

Les fouilles archéologiques préventives effectuées peu avant la construction de la ligne TGV Méditerranée (1995-1997) ont permis d’obtenir des preuves de vie et d’occupation des sols.
Bien que situé sur le territoire de Crest, juste en limite d’avec Eurre, ces découvertes ponctuelles laissent supposer une occupation plus élargie et éparse dans le val de Drôme, et ce, dès le néolithique (de 6 000 à 2 500 ans avant J.C.).
Que ce soit les habitations groupées autour d’une aire centrale du 7ème et 6ème siècle avant J.C. ; ou l’habitat hallstattien de cinq bâtiments avec céramiques, objets ferreux comme fibules, bracelets, boucles d’oreilles, agrafes, aiguilles à chas, alènes, couteaux hameçons du milieu du 5ème siècle avant J.C. ; ou encore plus près de nous, dans le bas empire (gallo-romain) du 3ème au 5ème siècle après J.C. avec une auberge (station routière) et un habitat rural avec des outils comme une serpe, une reille d’araire, une scie, une enclume, des couteaux, des lampes à huile, une écumoire, un entonnoir, des clefs, des poids de balance, 247 pièces de monnaie dans le sol de l’auberge et 329 pièces provenant d’offrandes à caractère cultuel… Sans oublier une forge de l’an 1000.
(«Archéologie sur toute la ligne » Jean Michel Treffort, Michèle Feugère, Véronique Bastard, Magalie Rolland, Frédérique Blaizot, Sylviane Estiot.)

emplacement de la ferme auberge

l'auberge routière gallo romaine

Reilles de charrue et monnaies