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L'instruction
01/06/2010 19:05
L'éducation des enfants a toujours été une préoccupation majeure des municipalitées successives. En effet, de 1672 à l'an 2000, c'est pas moins de 101 maîtres d'escole, instituteurs ou institutrices, dont on trouve trace de leur passage, soit dans les archives départementales soit dans celles municipales. Pendant le 19ème siècle, il y avait 3 écoles dans notre village : une catholique dirigée par les Soeurs de Saint Joseph de Lyon; une protestante mixte,et enfin l'école publique laïque.
Sur les graphiques joints, on peut remarquer la constante progression du sexe féminin sachant, au moins, signer au bas de l'acte de mariage. Ainsi de 6.25% des femmes se mariant en 1690 et sachant signer, le score passe à 40%, soit à peu près à égalité avec les hommes, en 1876.
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Les écoles dans le village et l'école communale
02/06/2010 19:20
Il n’y a qu’a consulter la liste des maîtres d’école, instituteurs ou professeurs des écoles pour constater que l’instruction primaire a toujours été une préoccupation majeure et constante dans la vie de la commune.
Dans une délibération du 25 mai 1837, il est dit que « depuis 40 ans on a prêté à messieurs les instituteurs, la table et les bancs qui se trouvaient dans la mairie qui servait d’école à cette époque. (Actuelle maison des jeunes, cadastrée B. bis 115 sur le cadastre napoléonien.)
Déjà en 1807, le château étant à vendre, le conseil municipal pensait l’utiliser comme école primaire. L’instituteur, Paul DOURILLE, occupe aussi les fonctions de secrétaire de mairie.
En 1811, Joseph BERTRAND, n’ayant pas obtenu l’autorisation de s’installer instituteur à Eurre, est interdit de fonction et, il est interdit aux habitants du village de mettre leurs enfants chez lui et même de l’héberger.
Le 26 avril 1813, l’ Université Impériale, académie de Grenoble, autorise monsieur DOURILLE Paul à exercer la fonction d’instituteur primaire dans la commune.
En juin 1823, monsieur CARROS étant malade, le conseil autorise l’installation de plusieurs instituteurs. Plus tard, en 1825, suite aux réclamations de monsieur CARROS, il est mentionné qu’une école de filles existait déjà en 1823.
Le 28 septembre 1833, faisant suite à la loi du 28 juin sur l’instruction primaire ( dite loi Guizot ), le C.M. décide qu’il soit installé une école primaire et élémentaire dans la commune. Aucun local convenable ne pu être trouvé et l’on arrête, après s’être rendu sur place, que le presbytère pourrait, avec sa basse-cour, faire cet office pour quelques années. ( Local propriété de la commune, ancienne maison de monsieur Morel jean-marie, cadastrée n° 125. Elle sert actuellement de cure et, est la propriété de la paroisse.)
L’instituteur loge chez lui, il a 200 Francs de traitement et doit instruire gratuitement 6 élèves.
Le 12 janvier 1835, Pierre André VINET, natif de Crest, résidant dans la commune et qui enseigne depuis 1831, est installé instituteur de la commune, avec un traitement de 230 Francs. Pour cela, il a du présenter au C.M. sa demande d’installation, son brevet de capacité, une autorisation pour l’enseignement primaire dans la commune, un certificat constatant qu’il est digne par sa moralité de se livrer à l’enseignement, sur l’attestation de trois conseillers municipaux. Il doit instruire 15 élèves gratuitement.
En 1837, le C.M. se réunit pour élire 3 commissaires chargés de trouver et d’acheter une maison dans le village pour en faire une maison d’école.
En 1841, il y a, en hiver, 60 élèves et 24, en été.
29 février 1844, projet d’achat d’un terrain appartenant à monsieur Philippe Monier, sis au quartier Mangache, pour construire une école. ( resté sans suite).
En 1845, achat de la maison Borel, dans le village, pour en faire une école. Des travaux seront effectués pour la remettre en état en 1851/52. Une mairie sera construite au dessus de la salle d’école en 1853 .
11 octobre 1855, achat de mobilier pour la salle d’école communale et en 1866 , achat de table pour l’école des filles.
14 août 1867, le conseil municipal préfère laisser payante l’école de garçons de peur que le Département ou l’ Etat ne puisse y subvenir en subvention.
Mr ODDOU enseigne à 20 élèves pendant les cours d’adultes.
04 septembre 1875, vote d’un quatrième centime d’imposition supplémentaire pour les traitements des instituteurs et institutrices de la commune.
15 février 1882, devant le nombre croissant des enfants scolarisés, le C.M. décide de construire une nouvelle école.
22 mai 1882, création d’une caisse des écoles.
30 juillet 1882, avis du conseil sur l’enquête ouverte sur le projet de construction de l’école de garçons.
Il est remarqué qu’un cimetière se trouve à 90 mètres de l’extrémité de l’emplacement choisit pour la construction : 3 inhumations ont été faites en 21 ans. Il s’agit du cimetière familial de la famille protestante FAURE.
14 décembre 1882, vote des ressources, demande de subventions.
29 juillet 1886, vote d’un emprunt.
20 août 1888, suppression des deux écoles confessionnelles et création d’une école laïque de filles.
14 novembre 1888, réception provisoire de l’école ; travaux supplémentaires.
18 juin 1889, réception de l’école communale de garçons.
Il y a 121 ans.
6 février 1891, construction d’une grille autour de la cour et travaux à l’école des filles.
9 mai 1896, le Préfet écrit au maire pour lui demander de réduire l’effectif des enseignants car, pour une population de 858 habitants, il y avait :
Une école de garçons à 2 classes avec 40 élèves en hiver et 20 en été.
Une école de filles à 2 classes avec 40 élèves en hiver et 20 en été.
Une école privée de filles à 2 classes pour 30 élèves.
Soit 5 enseignants pour 90 élèves en moyenne.
Janvier 1900, suppression du poste d’une adjointe.
10 octobre 1904, création de la classe enfantine.
1928/29 , construction d’un préau vers le sud. Sera détruit en 1998/99.
2 octobre 1932 : fête communale du cinquantenaire de la laïcité de l’école primaire.
1936, une cantine est installée au 1er étage de l’école des filles.
1941, mise en place d’un terrain de sport.
1951, construction d’un préau au nord pour protéger du vent. Il deviendra salle des fêtes puis salle de classe et enfin école maternelle
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Ecole libre Catholique
04/06/2010 11:56
la Congrégation
des Sœurs de Saint Joseph
de Lyon
HISTORIQUE ABREGE DE LA CONGREGATION
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Créée le 15 octobre 1650 par Monseigneur de MAUPAS, évêque du Puy, à l’instigation du Père jésuite Jean-Pierre MEDAILLE et sous l’impulsion et l’initiative de quelques dames de la société, la Congrégation des Sœurs de Saint Joseph prend d’abord la direction de la « Maison de la charité des orphelines de St Joseph » au Puy.
Ses sœurs portent l’habit des veuves de leur entourage et vont s’occuper du service des pauvres. D’origine modeste, les premières sœurs de St Joseph vivent leurs consécrations en restant proches de leurs contemporains. Elles gagnent leur vie en faisant des rubans.
Rapidement, la Congrégation va essaimer dans le Velay et le Forez. Une communauté établit à Vienne (1668) va s’étendre sur Gap (1671), St Vallier (1683), Grenoble (1684), Lyon (1696), Avignon (1707) , Clermont (1723), pour être environ 150 communautés à la veille de la révolution.
Au Puy, la communauté des Sœurs de St Joseph va subir les affres de la Révolution et de la Terreur. Obligées de se cacher, cachant eux-même des prêtres traqués, certaines finissent sur l’échafaud. Néanmoins les Sœurs poursuivent leurs missions auprès des pauvres.
Le cardinal de Lyon Mgr FESCH et l’abbé CHOLLETON de St Etienne vont relancer la Congrégation des Sœurs de St Joseph à partir d’un noyau des « Filles noires » comme les appellent les stéphanois et sœur St Jean FONTBONNE. Le 14 juillet 1808 , toujours sous l’habit des veuves, les communautés de St Joseph retrouvent une nouvelle vie.
Pour se conformer aux lois nouvelles, toutes les communautés religieuses se regroupent en congrégations avec une Maison Mère à laquelle sont rattachées d’autres communautés.
Comme avant la Révolution, de nombreuses petites communautés de 2 à 3 sœurs, reliées spirituellement et juridiquement à leur Maison Mère, plus importante, leur permettant toujours une grande souplesse et une présence apostolique. Ceci pour mieux répondre aux besoins des populations. Elles se tournent alors vers l’enseignement.
En France, au début du 20 ème siècle, les Congrégations des Sœurs de St Joseph, comme toutes les congrégations enseignantes, vont subir les loi anti-cléricales. Ce qui va les obliger à orienter leurs vocations en d’autres lieux et sur d’autres tâches apostoliques. Après avoir fêté leur tricentenaire en 1950 au Puy, les Sœurs de St Joseph se sont unis en association.
En 1971, l’union devient Fédération, regroupant les 13 Congrégations existantes. Actuellement, 49 Congrégations de St Joseph, totalisant environ 24 000 religieuses sont implantées dans toutes les parties du monde.
Références:
Une histoire toujours recommencée... de Soeur Marie Raymonde JAROUSSE. Présidente de la Fédération Française. - édition du Rameau Collection "Les Origines" - 1987-
SON INSTALLATION DANS NOTRE VILLAGE
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Les locaux :
L’immeuble (B bis 181) appartenait à Françoise COURTOIS en 1822. Il s’agit d’une maison située au pied du château, face à l’église. Aujourd’hui démoli.
Puis en 1857, les sœurs s’installent dans l’ancien presbytère : au pied de l’escalier de l’église, de l’autre côté de la « Grande rue ».
Le personnel :
Une directrice institutrice, une autre institutrice, une femme de service et une cuisinière.
En 1833 : Mme BONNARD , en religion sœur Marie Emile, décédée à Eurre le 4 juin 1886 et enterrée dans notre vieux cimetière.
En 1886 : Mme LOUAT la remplace.
En 1896, on trouve Mme FREYNET Marie, 45 ans, institutrice avec Mme GERBEY Marguerite, 37 ans, également institutrice. PEYRON Antoinette, 22 ans, femme de service et LHOPITAL Denise, 57 ans, cuisinière.
En 1901, il y a Mmes FREYNET Marie et GAUDIN Marie, institutrices. Mme DENOYELLE Mélanie, 50 ans, femme de service et Mme LOVIGI Félicité, 30 ans, cuisinière.
Malgré la virulence des années conduisant aux lois de séparation de l'Etat et de l'Eglise, l'école libre laïque des filles, depuis sa création en 1904, continura l'exercice de son instruction jusqu'en 1918, mais avec seulement deux religieuses enseignantes.
Références : recensements de Eurre 1896 - 1901 - 1906 - 1911
Délibérations du Conseil municipal de 1790 à 1920
Etat civil les décès de 1886
Commentaire de laloracorse2 (27/10/2013 19:19) :
merci de votre visite, j ai passe un sejour à Valence j ai visite les
alentours et je suis passé pas loin de votre village amities
http://laloracorse2.vip-blog.com/
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Ecole mixte Protestante
04/06/2010 12:07
Ecole mixte protestante
HISTORIQUE
de son installation à EURRE
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Généralités
Minorité agissante, les protestants ont fait valoir leurs idées républicaines au cours du 19 ème siècle. L’école laïque et obligatoire est un de leurs grands combats.
Il est notoire que les protestants ont très largement contribué à l’instauration de l’école publique obligatoire. Autour de Jules Ferry, trois éminentes personnalités protestantes : Ferdinand Buisson, Félix Pécaut et Jules Steeg vont mener le combat en faveur de l’école pour tous, réfléchir à la formation des maîtres par la création des écoles normales et révolutionner la pédagogie. (1)
Dés 1829 les milieux libéraux de la bourgeoisie protestante créent « La Société pour l’encouragement de l’instruction primaire » qui précède de quelques années les premières lois sur l’enseignement obligatoire votées à l’initiative du protestant François Guizot, ministre de l’ Instruction publique de Louis Philippe. (1)
En dehors de leur rôle précurseur dans la mise en place de l’école pour tous, les protestants ont une vision de l ‘enseignement orientée autour de trois axes principaux : innovation pédagogique, service public et laïcité.
Dés le 16 ème siècle, le calviniste Mathurin Cordier préconise le dialogue entre le maître et l’élève et prône l’abandon des châtiments corporels. A la fin du 18 ème siècle, le pasteur alsacien Jean-Frédéric Oberlin introduit l’éducation physique à l’école et, au 19 ème, ce sont deux femmes protestantes, Louise Scheppler et Pauline Kergomard, qui jetteront les bases de l’école maternelle.
Après les lois Ferry, les protestants feront don à la République de leurs 1200 établissements scolaires. (1)
(1) Les grands combats d’une minorité agissante. Jean-Moïse Braiteberg. Historia n° 615 mars 1998
Références : Mille ans d'école - collection de l'histoire n° 6 oct 1999
Ecole protestante installée à Eurre.
En 1832 , Jean-Pierre GRANON, âgé de 54 ans, instituteur à Crest depuis 1822, demande au Consistoire du Crestois l’autorisation de faire l’école à Eurre, aux enfants des protestants. Sur un état envoyé au préfet en 1834, il est noté qu’il instruit 25 garçons et qu’en même temps, 10 filles le sont par madame GILBERT.
En 1860, Mlle LEYBRAÏ, native de Loriol, ouvre une école mixte dans le village. Elle est aidée dans sa tâche par Louise FAURE. Son école accueille les enfants de 6 à 13 ans, garçons et filles.
En 1877, le maire, Jean-Louis FAURE, demande, vainement, son passage en école communale . Le Conseil municipal vote même des crédits pour les élèves admis gratuitement.
Mais la suppression de l ‘école intervient en 1888 pour l’ouverture d’une école communale laïque.
Les locaux :
En 1860, l’école est installée dans un immeuble appartenant à la famille FAURE, à droite du chemin de la montée du château.
Le personnel :
Mlle LEYBRAÏ, institutrice.
Mlle FAURE Louise, son assistante.
La direction :
Mlle LEYBRAÏ .
Références : archives du temple de Crest
archives municipales de Eurre
archives privées famille Denise Deronzier
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Lexique
04/06/2010 12:15
ALPHABETISATION
En 1686-1690, seuls 20 % des Français étaient capables de signer leur nom ; ils sont 37 % un siècle plus tard et environ 45 % en 1816-1820. Des différences ont perduré, entre le Nord d’une ligne Saint- Malo – Genève, plus alphabétisé, et le Sud, entre riches et pauvres, entre citadins et ruraux, enfin entre hommes et femme.
BREVET
Créé par Guizot en 1833, le brevet élémentaire couronne la fin du primaire supérieur et ouvre l’accès aux petits concours administratifs et aux postes d’employé de bureau ou de commerce dans le privé. La loi du 16 juin 1881 le rend obligatoire pour tous les instituteurs du primaire public ou privé. Son dernier avatar, le brevet des collèges, a été institué en 1985 ; il succède lui-même au BEPC (brevet d’études du premier cycle).
CERTIFICAT D’ ETUDES PRIMAIRES
CEP : diplôme sanctionnant la fin des études primaires. Il était déjà prévu par la monarchie de Juillet (1834) et le Second Empire (1866), mais c’est seulement la III ème République qui, avec la loi de 1882, en rend l’organisation obligatoire dans chaque département. Le « certif » acquiert un prestige populaire qui ne s’estompe qu’avec l’allongement de la durée de la scolarité. Il disparaît en 1989.
COURS COMPLEMENTAIRES
Les cours complémentaires, rattachés à une école primaire, dispensaient un enseignement primaire supérieur (de la sixième à la troisième) délivré par des instituteurs sans spécialisation. Ils constituaient une voie parallèle au lycée, destinée aux classes modestes. Les cours complémentaires sont devenus les collèges d’enseignement général en 1959.
ECOLAGE
Au Moyen Age, contribution matérielle versée par les parents d’élèves au maître.
ECOLE NORMALE
Centre de formation des instituteurs. Les élèves, garçons et filles, recrutés par concours au niveau du brevet élémentaire, suivent une scolarité de trois ans. L’internat y est la règle, la discipline de rigueur, au point que l’on a pu parler de « séminaires laïques ». Après 1945, la durée des études s’est progres-sivement allongée. Les écoles normales ont été remplacées en 1989 par les IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres).
FERULE
Petite palette de bois ou de cuir avec laquelle on frappait la main des écoliers pris en faute. La pratique des châtiments corporels dans le cadre scolaire s’est prolongée jusqu’à la fin du 19ème siècle.
GRATUITE
La loi DURUY de 1867 autorise les communes à établir des impositions spéciales afin d’assurer l’accès de l’école aux élèves impécunieux. Au début de la III ème République, deux tiers des élèves du primaire accèdent gratuitement à l’enseignement, mais c’est la loi du 16 juin 1881 qui établit définitivement la gratuité du primaire. Il faut attendre 1930 pour que la gratuité soit étendue à la sixième, 1933 à l’ensemble du secondaire.
HUSSARD NOIR
L’expression a été inventée par Charles Péguy qui comparait l’uniforme noir à palmes d’or des élèves des écoles normales à celui de certains régiments de hussards. Elle a désigné les cohortes d’instituteurs laïques de la III ème République qui ont promu l’idéal républicain auprès de leurs élèves.
INSTITUTEUR
Le terme, synonyme de précepteur, acquiert en 1789 son acception moderne d’enseignant dans une école maternelle ou primaire. Ce sens se précise au cours du XIX ème siècle et se dote de ses lettres de noblesse avec l’école de Jules Ferry. Depuis 1990, il a été remplacé dans la terminologie administrative par « professeur d’école ».
INSTRUCTION CIVIQUE
Instaurée par la loi du 28 mars 1882 en même temps que l’obligation scolaire et la laïcisation des programmes, elle est réservée au cours supérieur (de onze à treize ans) et à la classe de fin de primaire. Elle a été à nouveau inscrite au programme de l’école primaire en 1984 et dans ceux des collèges en 1985.
LAÏCITE
Apparu au début des années 1870, dans le contexte de la lutte idéologique entre cléricalisme et républicanisme, le mot désigne la séparation de la société civile et de la société religieuse. Jules Ferry imposera la laïcité dans l’enseignement. « La laïque » désigne couramment l’école primaire républicaine.
MANUEL SCOLAIRE
Venant du latin manus, « main », ce sont des ouvrages maniables, regroupant l’ensemble des connaissances requises dans chaque discipline et pour chaque classe.
MATERNELLE
Premiers établissements destinés au enfants de deux à six ans, les « salles d’asile » apparaissent à Paris, à partir de 1826, à l’initiative d’une philanthrope, Emilie Mallet, et de Jean Denys Cochin, maire du XIIème arrondissement. Elles accueillent les enfants pauvres dont les mères travaillent. En 1881, devenues « écoles maternelles » elles sont intégrées à l ‘enseignement primaire.
OBLIGATION
Si les enfants sont déjà largement scolarisés quand les républicains arrivent au pouvoir en 1879, l’absentéisme est encore important, surtout dans les milieux populaires et ruraux. C’est ce à quoi l’obligation scolaire imposée par la loi du 28 mars 1882 met fin. Elle s’applique aux enfants de six à treize ans. Elle est étendue à quatorze ans en 1936, à seize ans en 1959.
PEDAGOGIE
Le terme définit la science de l’éducation. Longtemps réduite à une méthode d’enseignement individuel, chaque élève, à tour de rôle, venant réciter au maître un morceau d’oraison, la pédagogie est renouvelée par les frères des Ecoles chrétiennes fondées par Jean-Baptiste de La Salle en 1683 – création de classes de niveau, utilisation de livres identiques permettant un enseignement simultané pour tous les élèves. Au XX ème siècle, de nouvelles théories apparaissent, en particulier celle de Maria Montessori qui permet de mettre l’accent sur la liberté de l’enfant, ou celle de Célestin Freinet, qui développe les « méthodes actives ».
PETITE ECOLE
Délivrant un enseignement élémentaire – lire, écrire, compter – , les petites écoles sont l’ancêtre de notre primaire. En nombre croissant dans les villes du Moyen Age, elles perdurent durant tout l’Ancien Régime. Leur organisation, prise en charge par l’ Eglise dans le cadre des paroisses, ne sera réellement modifiée qu’avec l’instauration de l’école républicaine.
PRIMAIRE
Le primaire désigne, depuis la Révolution, le premier degré de l’enseignement. Il se prolongeait par le primaire supérieur.
Références : Mille ans d'école - Les collections de l'Histoire n°6
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quelques lois
04/06/2010 13:05
789
CHARLEMAGNE a - t - il inventé l’école ? La tradition le considère comme le père de l’enseignement primaire. Ce grand roi a favorisé les études et vivement encouragé le développement des écoles. En fait, l’école est aussi ancienne que l ‘écriture elle-même.
1698
Ordonnance prescrivant la mise en place d’une école par paroisse, reprise en 1724, mais sans effet réel. L’école est considérée comme relevant de l’Eglise.
1791Le 3 septembre : La Constitution pose le principe d’une instruction publique, gratuite et commune à tous les citoyens
1792Les 20 et 21 avril : CONDORCET présente à l’ Assemblée son rapport sur l’instruction publique en faveur d’un enseignement gratuit, laïque et non obligatoire.
1833
Le 28 juin : La loi GUIZOT institue la liberté de l’enseignement primaire et oblige les communes à avoir au moins une école primaire, et, les départements une école normale primaire.
1836
Le 23 juin : Loi PELET incite les communes à avoir une école primaire pour les filles.
1837
Le 22 décembre : Création des « salles d’asile » destinées aux enfants de 2 à 6 ans.
1850
Le 15 mars : La loi FALLOUX fond la liberté de l’enseignement secondaire et autorise les établissements privés à recevoir des fonds publics à hauteur de 10% de leurs dépenses annuelles.
1867
Le 10 avril : La loi DURUY organise l’enseignement primaire féminin, encourage la création de cours d’adultes et ouvre la voie à la gratuité de l’enseignement.
1879
Le 4 février : Jules FERRY reçoit le portefeuille de l’ Instruction publique dans le nouveau gouvernement républicain.
Le 9 août : La loi Paul BERT oblige les départements à avoir une école normale de garçons et une de filles, dans un délai de quatre ans.
1881
Le 16 juin : Loi instituant la gratuité de l’enseigne-ment primaire publique.
Le 2 août : L’école maternelle remplace les salles d’asile.
1882
Le 28 mars : Loi instituant l’obligation (jusqu'à 13 ans pour les enfants des deux sexes) et la laïcité de l’enseignement primaire. Elle prévoit une « instruction morale et civique », la suppression du catéchisme, la laïcisation du contenu des manuels. L’organisation du Certificat d’ Etude concernant l’enseignement primaire est rendu obligatoire dans chaque département.
1886
Le 30 octobre : La loi GOBLET définit l’organisa-tion générale de l’enseignement primaire. Elle met en place la laïcisation des personnels des écoles publiques.
1904
Le 7 juillet : Loi interdisant tout enseignement aux congrégations.
1936
Le 9 août : Le ministre de l’ Education Nationale, Jean ZAY rend la scolarité obligatoire jusque l’âge de 14 ans.
1950
Le 1er avril : Création du CAPES.
1959
Le 6 janvier : Réforme BERTHOIN , portant prolongation à 16 ans de la scolarité obligatoire.
1962
Des écoles de garçons ou de filles sont transformées en écoles mixtes à plusieurs classes.
1972
Le 12 mai : Le mercredi remplace le jeudi comme jour de congé.
1989
Le 28 août : Décret ordonnant la suppression du « CERTIF ».
Références : Mille ans d'école - Les collections de l'Histoire n°6
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l'école de Fabien DIDIER en 1852
04/08/2010 16:50
Les tribulations d’un instituteur à Eurre,
peu après le coup d’état de 1851
sur communication de monsieur Georges PETIT du récit concernant son ancêtre Fabien DIDIER, instituteur à Eurre dans une période difficile pour la commune, puisque vécue peu après les évènements des insurgés de 1851.
Fabien DIDIER est né en 1827 dans un petit village du Diois, Chamaloc. Après avoir suivi les cours de l’Ecole Normale de Grenoble, il est instituteur à Saint-Agnan-en-Vercors, puis nommé à Eurre en 1852. A cette époque une partie du traitement des instituteurs dépendait du nombre d’élèves fréquentant effectivement l’école…
« … Je partis de Saint Agnan le 6 février 1852 et ouvris ma classe à Eurre le 9. On m’avait nommé là pour remplacer M. VINET, excellent instituteur qui, au coup d’état de décembre 1851 fut enfermé à la Tour de Crest, et plus tard condamné à dix ans de bannissement en Algérie, pour sa participation comme chef politique d’Eurre et des communes environnantes à la résistance contre le nouvel ordre des choses.
L’école était donc fermée depuis deux mois. Le jour de mon arrivée, qui se trouvait un dimanche, bon nombre de pères de famille vinrent me voir à l’hôtel ARCULIER où j’avais pris une chambre provisoirement. Tous me témoignèrent beaucoup de sympathie, tout en déclarant formellement, qu’attachés à M. VINET, et reconnaissants des services qu’il leur avait rendus, ils lui voulaient témoigner leur estime en refusant catégoriquement de reconnaître tout autre instituteur, et qu’en conséquence ils préféraient garder leurs enfants chez eux ou les envoyer en classe dans les communes voisines, plutôt que de me les confier à moi, tant que je remplacerait M. VINET.Ils espéraient ainsi, disaient-ils, forcer l’administration à capituler et à leur rendre l’instituteur de leur choix. En vain je leur fis remarquer que j’étais loin d’avoir demandé le poste d’Eurre, mais qu’au contraire je ne venais l’occuper qu’à mon corps défendant. Ils le comprenaient très bien, aussi s’excusaient-ils, en très bons termes, d’une résistance qu’ils feraient à tout autre aussi bien qu’à moi, qu ‘en définitive cette résistance était une question de principe et non une question de personne.
Néanmoins et malgré tout, je dus ouvrir ma classe. Le premier jour, il me vint 23 élèves, sur les 75 que comptait l’école le jour où mon prédécesseur fut incarcéré à la Tour de Crest et je n’en eu pas davantage jusqu’aux vacances. Tous les autres enfants furent envoyés à Allex ou à Montoison ou au pensionnat BOUVIER de Crest. Aussi au lieu d’un traitement de 900 F. assuré que j’avais à Saint Agnan, y compris le secrétariat de la mairie, je fus réduit à un traitement dérisoire qui n’atteignait pas 500 F. ! et j’avais déjà 3 enfants ! Quelle rude épreuve ! Quelles furent tristes les réflexions auxquelles je dus me livrer en face de la situation de disgrâce dans laquelle je venais d’être jeté si soudainement ! »
Le maire d’Eurre, M. BARRET, tenait à assurer son secrétariat lui-même, ce qui privait Fabien DIDIER des ressources d’une fonction qui était très souvent confiée à l’instituteur… Il ne lui restait plus qu’à déployer au mieux ses qualités de pédagogue pour essayer de convaincre les parents d’envoyer à nouveau leurs enfants à l’école d’Eurre.
« C’est ainsi que ces six premiers mois passés à Eurre ont été peut-être les mois où j’ai le plus travaillé de ma vie. (…) Les vacances terminées, je rouvris ma classe avec l’intention bien arrêtée de travailler de manière à vaincre mais non à mourir. Le premier jour, outre mes 23 fidèles, il me rentre huit élèves nouveaux qui avaient fréquenté les «écoles de Crest et de Montoison pendant les six premiers mois de ma présence à Eurre. Je leur demandai avec quels camarades ils travaillaient précédemment. Selon leurs indications, ils furent placés dans les divisions respectives. Puis je fis faire diverses compositions pour procéder au classement des places. Ces devoirs terminés, je les recueillis pour en faire la correction.
A première vue, je compris que pour ne pas éveiller la susceptibilité des nouveaux élèves, ils serait prudent de confier cette correction aux élèves eux-mêmes sans distinction d’anciens et de nouveaux. Le travail fut laborieux, seulement il prouva clairement que les enfants qui avaient fréquenté d’autres écoles, ne pouvaient pas suivre les autres. Ces derniers en jubilaient. A midi, je courus faire part de ces résultats à un ami qui me portait beaucoup d’intérêt.
- gardez vous, me dit-il, de dire quoi que ce soit de ce qui arrive, vos élèves fidèles parleront assez .
En effet, ce fut comme une traînée de poudre, le soir, dans chaque famille. Ces jeunes enfants criaient tout haut que ceux de leurs camarades qui étaient allés au dehors ne pourraient plus suivre avec ceux qui étaient restés à l’école d’Eurre. Le lendemain, ce fut au tour des mamans et des papas à redire la même chose, si bien qu’au bout de huit jours ma classe fut au complet puisque même les deux fils de M. VINET m’étaient revenus. Si ce résultat fut ma première satisfaction, il fut aussi pour moi un fort encouragement pour mieux faire encore. Je me mis au travail avec une nouvelle ferveur. »
Fabien DIDIER
Extraits des notes sur sa vie, écrites de sa main aux environ de 1889
Resté à Eurre de 1852 à 1854, par délibération du conseil municipal, Fabien DIDIER du instruire gratuitement 8 élèves nécessiteux dans l’année 1853/1854. A la rentrée de 1854, il est remplacé par l’instituteur Hyppolite RAMBAUD, âgé de 36 ans.
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INTERDICTION D'ENSEIGNER EN 1811
11/09/2010 10:04
Un arrêté portant interdiction d’enseigner
Le 14 août 1811, le maire M. MOREL est amené à prendre un arrêté afin d’interdire au sieur Jean Joseph BERTRAND d’enseigner sur le territoire de la commune. Cet étranger (il est de Briançon) porte atteinte à la propriété de l’instituteur en titre, M. Paul DOURILLE, légalement installé instituteur depuis plusieurs années. Les parents et les personnes qui l’hébergent ou lui donnent asile pour faire l’école sont aussi concernés par cette interdiction. Le garde champêtre doit informer les différents protagonistes et notifier sur le registre des arrêtés la remise de celui-ci au sieur BERTRAND.
Voici la transcription de cet arrêté, sa forme, son style et l’orthographe étant respecté. ( Archives de la commune d’Eurre).
Le maire d’Eurre vu les lettres à nous adressées par Mr le Sous Préfet de l’arrondissement de Die du 16 janvier dernier et 6 du courant mois relatives aux mesures à prendre pour empêcher le Sieur Jean Joseph Bertrand Briançonneux de tenir école dans cette commune où il s’est établi comme instituteur depuis environ huit mois.
Considérant que si la voie de fait que s ‘est permis le sieur Bertrand étranger d’ailleurs à cette commune d’ouvrir une école où il reçoit journellement beaucoup d’enfants étoit du longtemps toléré ce seroit autoriser une infraction formelle aux loix et règlement sur l’instruction publique.
Considérant que le Sieur Paul Dourille à été nommé légalement par nous et le conseil minicipal depuis plusieurs années pour remplir les fonctions d’instituteur de l’école primaire d’Eurre après avoir subi l’examen exigé par les réglements de son excellence le Grand Maitre de l’université, et que le sieur Dourille est en position de cette place et que la voie de fait du sieur Bertrand est un attentat à la propriété dudit Dourille arrête
Article 1er
Il est exprecement defendu au sieur Jean Joseph Bertrand de continuer à recevoir des enfants en sa qualité d’instituteur, et de leur apprendre à lire, à écrire ny instruire dans aucun genre et lui est enjoint de cesser toute fonction d’instituteur dans le délai de vingt quatre heure à dater de la signification officielle qui lui sera faites de notre arrêté
Article 2
Il est défendu aux pères, mères et tuteurs des enfants de les laisser aller ou conduire chez ledit Bertrand
Article 3
Il est défendu aux sieurs Etienne paturel et antoine faure dit coste et à tous autres citoyens de cette commune de preter logement «et azile audit Bertrand pour recevoir des enfants et former par là une école.
Article 4
Les denommés au présent qui contreviendront aux défenses exprimés par les articles précedant seront poursuivit conformément aux loix et reglement soit en police municipale soit devant le tribunal de police de Mr le juge de paix, le présent arrêté sera affiché pendant quinzaine à la porte de l’église parroissiale d’Eurre et à la porte de la maison commune, lu et publié pendant deux dimanche ou fettes de suitte afin que personne n’en puisse prétendre cause d’ignorence il sera de plus notifié par extrait en forme audit Jean Joseph Bertrand par la voie du garde champêtre qui en fera mention sur notre registre Comme aussi les sieurs paturel et faure coste seront invités par nous à venir prendre connaissance de notre arrêté pour sy conformer, fait en maison commune d’Eurre le quatorze aout mil huit cent onze.
Morel maire
Je soussigné françois Bellier garde
Champêtre de la commune d’Eurre
Certifie avoir remis l’extrait en forme
De l’arrêté cy dessus audit Jean Joseph
Bertrand trouvé chez le sieur Etienne
Paturel au terroir d’Eurre le quatorze
Aout mil huit cent onze après midi
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Ecole laïque des garçons
04/11/2013 13:39
Bâtiment de l'école communale des garçons, construite en 1889. Carte postale des toutes premières années du 20ème siècle. Scan Jean Michel LEROUX.
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L'école en 1920
04/11/2013 13:42
Carte postale de 1920 site de joro besset : eurre.org
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