ALPHABETISATION
En 1686-1690, seuls 20 % des Français étaient capables de signer leur nom ; ils sont 37 % un siècle plus tard et environ 45 % en 1816-1820. Des différences ont perduré, entre le Nord d’une ligne Saint- Malo – Genève, plus alphabétisé, et le Sud, entre riches et pauvres, entre citadins et ruraux, enfin entre hommes et femme.
BREVET
Créé par Guizot en 1833, le brevet élémentaire couronne la fin du primaire supérieur et ouvre l’accès aux petits concours administratifs et aux postes d’employé de bureau ou de commerce dans le privé. La loi du 16 juin 1881 le rend obligatoire pour tous les instituteurs du primaire public ou privé. Son dernier avatar, le brevet des collèges, a été institué en 1985 ; il succède lui-même au BEPC (brevet d’études du premier cycle).
CERTIFICAT D’ ETUDES PRIMAIRES
CEP : diplôme sanctionnant la fin des études primaires. Il était déjà prévu par la monarchie de Juillet (1834) et le Second Empire (1866), mais c’est seulement la III ème République qui, avec la loi de 1882, en rend l’organisation obligatoire dans chaque département. Le « certif » acquiert un prestige populaire qui ne s’estompe qu’avec l’allongement de la durée de la scolarité. Il disparaît en 1989.
COURS COMPLEMENTAIRES
Les cours complémentaires, rattachés à une école primaire, dispensaient un enseignement primaire supérieur (de la sixième à la troisième) délivré par des instituteurs sans spécialisation. Ils constituaient une voie parallèle au lycée, destinée aux classes modestes. Les cours complémentaires sont devenus les collèges d’enseignement général en 1959.
ECOLAGE
Au Moyen Age, contribution matérielle versée par les parents d’élèves au maître.
ECOLE NORMALE
Centre de formation des instituteurs. Les élèves, garçons et filles, recrutés par concours au niveau du brevet élémentaire, suivent une scolarité de trois ans. L’internat y est la règle, la discipline de rigueur, au point que l’on a pu parler de « séminaires laïques ». Après 1945, la durée des études s’est progres-sivement allongée. Les écoles normales ont été remplacées en 1989 par les IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres).
FERULE
Petite palette de bois ou de cuir avec laquelle on frappait la main des écoliers pris en faute. La pratique des châtiments corporels dans le cadre scolaire s’est prolongée jusqu’à la fin du 19ème siècle.
GRATUITE
La loi DURUY de 1867 autorise les communes à établir des impositions spéciales afin d’assurer l’accès de l’école aux élèves impécunieux. Au début de la III ème République, deux tiers des élèves du primaire accèdent gratuitement à l’enseignement, mais c’est la loi du 16 juin 1881 qui établit définitivement la gratuité du primaire. Il faut attendre 1930 pour que la gratuité soit étendue à la sixième, 1933 à l’ensemble du secondaire.
HUSSARD NOIR
L’expression a été inventée par Charles Péguy qui comparait l’uniforme noir à palmes d’or des élèves des écoles normales à celui de certains régiments de hussards. Elle a désigné les cohortes d’instituteurs laïques de la III ème République qui ont promu l’idéal républicain auprès de leurs élèves.
INSTITUTEUR
Le terme, synonyme de précepteur, acquiert en 1789 son acception moderne d’enseignant dans une école maternelle ou primaire. Ce sens se précise au cours du XIX ème siècle et se dote de ses lettres de noblesse avec l’école de Jules Ferry. Depuis 1990, il a été remplacé dans la terminologie administrative par « professeur d’école ».
INSTRUCTION CIVIQUE
Instaurée par la loi du 28 mars 1882 en même temps que l’obligation scolaire et la laïcisation des programmes, elle est réservée au cours supérieur (de onze à treize ans) et à la classe de fin de primaire. Elle a été à nouveau inscrite au programme de l’école primaire en 1984 et dans ceux des collèges en 1985.
LAÏCITE
Apparu au début des années 1870, dans le contexte de la lutte idéologique entre cléricalisme et républicanisme, le mot désigne la séparation de la société civile et de la société religieuse. Jules Ferry imposera la laïcité dans l’enseignement. « La laïque » désigne couramment l’école primaire républicaine.
MANUEL SCOLAIRE
Venant du latin manus, « main », ce sont des ouvrages maniables, regroupant l’ensemble des connaissances requises dans chaque discipline et pour chaque classe.
MATERNELLE
Premiers établissements destinés au enfants de deux à six ans, les « salles d’asile » apparaissent à Paris, à partir de 1826, à l’initiative d’une philanthrope, Emilie Mallet, et de Jean Denys Cochin, maire du XIIème arrondissement. Elles accueillent les enfants pauvres dont les mères travaillent. En 1881, devenues « écoles maternelles » elles sont intégrées à l ‘enseignement primaire.
OBLIGATION
Si les enfants sont déjà largement scolarisés quand les républicains arrivent au pouvoir en 1879, l’absentéisme est encore important, surtout dans les milieux populaires et ruraux. C’est ce à quoi l’obligation scolaire imposée par la loi du 28 mars 1882 met fin. Elle s’applique aux enfants de six à treize ans. Elle est étendue à quatorze ans en 1936, à seize ans en 1959.
PEDAGOGIE
Le terme définit la science de l’éducation. Longtemps réduite à une méthode d’enseignement individuel, chaque élève, à tour de rôle, venant réciter au maître un morceau d’oraison, la pédagogie est renouvelée par les frères des Ecoles chrétiennes fondées par Jean-Baptiste de La Salle en 1683 – création de classes de niveau, utilisation de livres identiques permettant un enseignement simultané pour tous les élèves. Au XX ème siècle, de nouvelles théories apparaissent, en particulier celle de Maria Montessori qui permet de mettre l’accent sur la liberté de l’enfant, ou celle de Célestin Freinet, qui développe les « méthodes actives ».
PETITE ECOLE
Délivrant un enseignement élémentaire – lire, écrire, compter – , les petites écoles sont l’ancêtre de notre primaire. En nombre croissant dans les villes du Moyen Age, elles perdurent durant tout l’Ancien Régime. Leur organisation, prise en charge par l’ Eglise dans le cadre des paroisses, ne sera réellement modifiée qu’avec l’instauration de l’école républicaine.
PRIMAIRE
Le primaire désigne, depuis la Révolution, le premier degré de l’enseignement. Il se prolongeait par le primaire supérieur.
Références : Mille ans d'école - Les collections de l'Histoire n°6