Eurre carte d'assemblage cadastre 1811 (AD 26 cadastre) scan JM Leroux
DU 8 JANVIER AU 2 JUIN 1791
Du 8 novembre 1790 au 1er janvier 1791 et du 2 juin 1791 au 3 mars 1794, aucune délibération n’existe en archives. Seule la période comprise entre le 8 janvier et le 2 juin 1791 nous permet de découvrir les préoccupations des élus de la commune.
Sur requête de madame ROSTAIN, épouse de Jean-Baptiste POINT, meunier de la commune, malgré 20 ans de mariage, celui-ci a une liaison avec la nommée BERTRAND veuve FONTAINE et a quitté le domicile conjugal, emportant vêtements et argent. Sur l’intervention du fermier de monsieur de VESC qui annonce que le sieur POINT doit 200 livres à son maître et du trésorier de la commune à qui il doit également les deniers royaux, la municipalité envoie deux gardes nationaux, Etienne de VENISE et Antoine FAURE-COSTE à sa recherche.
Retrouvé à Romans, il sera ramené sous bonne garde au village. Monsieur de VESC conservera sa charrette et ses chevaux en paiement de sa créance. Quelques semaines plus tard, POINT portera l’affaire en justice et la commune devra justifier les actions entreprises à son encontre.
Le 30 janvier, à l’issue de la messe, les officiers municipaux et les notables de la communauté d’Eurre se sont portés à l’église paroissiale pour recevoir les serments du curé FIERE Etienne et du vicaire ROZERON, conformément au décret de l’Assemblée Nationale du 26 décembre 1790. Procès verbal a été dressé et tous ont signés excepté : Claude MAILLET, Jean BRUNEL, Louis CHARLON, Pierre PEYROL, Antoine PRUNIER, Pierre RABOT, Charles LONG, tous illettrés.
Suivant l’article 1er du titre second du décret de l’Assemblée Nationale sur la contribution foncière des 20 et 23 novembre, accepté par le Roi le 1er décembre 1790, les municipalités doivent faire un état nominatif des divisions du territoire de leur commune.
« Pour nous conformer au susdit article et d’après les connaissances que nous avons de la consistance du territoire de notre communauté, avons divisé ce territoire en sections dont la première est connue sous le nom de la section A sous le non de La Condamine, la deuxième B sous le nom de La Maladière, la troisième C sous le nom de Lachaud, la quatrième D sous le nom des Calendres, la cinquième E sous le nom de Tracol et la sixième F sous le nom de Montchaud… »
S’en suit la délimitation de chacune des sections et la destination des copies « …une copie d’icelle affichée à la porte du lieu ordinaire des séances de la municipalité et de l’église paroissiale, à ce que aucun des propriétaires et habitants de cette communauté ne puisse en prendre cause d’ignorance. »
Ce 30 janvier 1791 rapport du sieur BERTRAND procureur qui a été délégué à Saint Paul Les Trois Châteaux pour obtenir les preuves de propriétés de monsieur de Vesc sur les Ramières. Il présente ainsi toutes les preuves dont une transaction de 1681.
Assignation de monsieur MOURIER d’Eurre, curé de Montboucher, recteur de la chapelle Saint Eloi, de payer son impôt au rôle de taille.
Notes : en 1791, le curé de la paroisse de Montboucher se trouve être Louis René d’URRE né le 17 juin 1704 à Montélimar, fils de Jacques d’URRE et de Jeanne de LATTIER. Quatrième et dernier enfant, il entre dans les ordres et rejoint les moines de l’abbaye de Cluny. Il devient prieur à la tête du Prieuré de St Marcel-les- Sauzet. Le 12 mars 1776, il remplace le capucin commis pour remplacer le curé décédé de l’église de Montboucher ; il signe d’Urre prieur.
Le 2 mai 1776 il reçoit en charge la cure de cette paroisse et signe : d’Urre prieur curé.
Il signe son dernier acte le 14 juillet 1791 et décède à Montboucher le 7 septembre 1792 alors âgé de 78 ans.
La chapelle Saint Eloi se trouvait sur le fond du prieuré St Pierre à Eurre et dépendait de l’abbaye de Cluny.
11 MARS 1791
Procès verbal du service funéraire fait dans l’église d’Eurre pour le « célèbre monsieur de MIRABAUX », l’un des plus distingués députés de l’Assemblée Nationale.
« Pénétré d’une amère douleur de la grande perte que vient de faire l’Empire français ; Monsieur de MIRABAUX étoit son oracle, son ange tutellaire et l’invincible défenseur de sa liberté… ».
28 MARS 1791
Sur quatre pages de délibérations, divers procès verbaux correspondants à l’attribution d’un demi - arpent, mesure du Roy, de terrain pour servir de jardin à monsieur le curé FIERE Etienne. Ce jardin proche du presbytère vient du fond du prieuré, propriété de la commune au titre des biens communaux, dénommé « la grande Ribière ».
« Confrontant en son entier du levant chemin d’Upie à Crest, du couchant le rif du Merdary, au nord terre et pré de Joseph JEAN et plus bas à Etienne MORIN et du midy un autre chemin viscinal sur lequel total le dit SAYN ay prélevé par mensuration la quantité de 672 toises et demi faisant le demi arpent royal adjugé par le second article pour le jardin dont il s’agit et tout de suite nous officiers municipaux y avons étably du levant au couchant les limites… »
Note : ce terrain, propriété de l’évêché de Valence a été vendu par maître COMBE-LABUISSIERE, notaire à Montoison, en 1977 à monsieur MOTHION Lucien. Celui-ci y fit construire sa maison, visible du chemin des chutes.
2 JUIN 1791
Le Département autorise la commune à citer monsieur de VESC et autres particuliers pour obtenir la vuidange des Ramières. (voir définition dans dictionnaire D. GODEFROY)
NB : l’orthographe originale des textes trouvés dans les archives a été respectée.