Pillage et incendie du prieuré d’Eurre.
C’est dans le tome 4 du « Bulletin d’histoire ecclésiastique et d’archéologie religieuse des diocèses de Valence, Gap, Grenoble et Viviers », parut en 1883, qu’est reproduit le texte en latin, découvert par le docteur Ulysse CHEVALIER. Original parchemin de 13 lignes, à la Bibliothèque nationale de Paris.
Dans le chapitre « Mélanges », page 120, il fait figurer le texte sans pour autant en donner la traduction.
Curieux d’en savoir plus, je l’ai fait traduire, en 1990, par un professeur du collège Saint Louis de Crest.
Pillage et incendie du prieuré d’Eurre
12 février 1331 (n.st.)
En l’an de notre Seigneur 1330, en mars, un jour avant les Cendres, aux environs de midi, des hommes du seigneur Aymar de Poitier, du château de Crest, sont venus au nombre d’environ 300, tant à pied qu’à cheval, tous en armes et bannière déployée ; sont venus de propos délibéré au prieuré d’Eurre et par force et violence ont forcé le dit prieuré et y sont entré ; ils ont fait prisonniers et entraîné au bas de l’église trois familiers du prieuré ; ils en ont tué un autre sous l’église et ont frappé violemment un moine ; ils ont emporté non seulement les ciboires, gardiens du corps du Christ, les croix, les calices et tous les livres, avec tous les ornements ecclésiastiques mais même des victuailles avec toutes les réserves et tout l’approvisionnement du prieuré, avec tout le mobilier du prieur ; et après avoir perpétré tous ces méfaits, ils ont incendié le prieuré avec les objets qu’ils ne pouvaient pas emmener, de sorte que nul ne put demeurer à l’abri.
C’est pourquoi les seigneurs du château d’Eurre vous supplient, seigneurs des lieux voisins ( ?diffinitoribus ?), en tout qu’il s’agit de votre prieuré et de votre prieur, de pourvoir à la réparation de l’hospice et à la récupération des biens, par une bonne et opportune solution, s’il plait à vous ; car vous savez qu’à cause de la puissance et malice des dits malfaiteurs, les dommages et préjudices faits et apportés ne peuvent être réclamés, si ce n’est vous qui les réclamiez et recouvriez.
Notes : en 1331, la seigneurie d’Eurre était possédée par deux coseigneurs : François d’Urre et Pierre d’Urre de Puy Saint Martin. Le prieur claustral était Guillaume de Mirabel.
Le prieuré St Pierre appartenait à l'abbaye de Cluny et se situait à l'ouest de la rivière le Merdarie et à proximité du lieu-dit Le Seigneurdieu.
Eurre le 13 janvier 2012
Jean Michel LEROUX