Généalogie de la Famille des URRE
D'après "Familles Généalogiques" du Marquis de Boisgelin, pages 262 à 336, Archives de la Drôme cotées B 49 qui reprend celle de Pithon-Curt dans son "Histoire de la noblesse du Comté Venaissin" augmentée et différenciée par l'analyse, faites par monsieur le chanoine Ulysse-Jules Chevalier, dans "Le Journal de Die" ( 3 mai au 19juillet 1868), des archives de monsieur Morin-Pons.
La famille d' URRE tire son nom de la terre d' Eurre qu'elle possédait déjà au XIIème siècle.
Dans" l'Armorial du Dauphiné" de Rivoire de La Batie, celui-ci annonce que La Chesnaye Desbois fait remonter cette prestigieuse famille à l'an 1004, dans son "dictionnaire de la noblesse" T.XII,p. 712.
D'après lui, Guigues d'Urre fît partie de la croisade en 1191.Pourtant les armes des Urre ne figurent pas dans la salle des croisades du château de Versailles.
Devise : En tout lieu, à toute heure
Cri : Urre ! Urre !
d'argent à la bande de gueules chargée en chef d'une étoile du champ
Telles se décrivent les armes des URRE, seigneurs d'EURRE et autres possessions, d'après, entre autres, l'Armorial du Dauphiné de Rivoire de la Bâtie. (Archives départementales). D'une façon compréhensible pour tous, il convient néanmoins d'appliquer les règles héraldiques, ce blason se décrit comme suit : d'argent (ou blanc) à la bande rouge, chargée en haut d'une étoile d'argent (ou blanc). Le champ étant, en règle héraldique, le fond de l'écu.
Nous avons affaire, ici, à des armes de famille vraies et légitimes, pures et pleines suivant l'art. Armes qui ont été définies et octroyées dès le début de l'apparition des blasons de famille ou de terre : cela remonte, pour les pays d'Europe, à l'époque de la troisième croisade ( 1189-1192).L'empereur Frédéric BARBEROUSSE, du Saint Empire Romain Germanique, fit adopter des signes par les chefs féodaux pour eux-mêmes et les hommes qu'ils menaient, afin de les reconnaître sur les champs de bataille..
Si Guigues d'URRE fit partie de la troisième croisade, il s'en est allé avec nombres de seigneurs du Valentinois et du Diois qui appartenaient au Saint Empire Romain Germanique. L'empereur Frédéric BARBEROUSSE, allié au roi de France PHILIPPE AUGUSTE et au roi d'Angleterre RICHARD COEUR de LION, dans un enthousiasme d'abord purement religieux, partit afin de libérer JERUSALEM tenue par le sultan SALADIN. C'est peut-être là bas que Guigues d'URRE prit les armes ci-dessus
Pieux chevalier, de grande renommée dans le Val de Drôme de l'époque, possédant des terres importantes, il n'était le vassal de personne , hormis de l'évêque du Valentinois. Sa foi influença probablement, la composition de son blason. Puisant dans l'hermétisme et le "beau" moyenâgeux, il identifia sa personnalité et sa pureté d'âme aux émaux et métaux choisis, aux pièces honorables et aux meubles employés. D'après "Le langage secret du blason" de Gérard de Sorval, nous pouvons transcrire sa démarche.
L' argent : Caractérise la traversée des eaux et le baptême qui permet d'accéder à la Terre Promise du salut. Signifie la première vertu cardinale , la PRUDENCE, et la pureté recouvrée de l'âme.
Le Gueules : ou Bellic est le rouge, émail de la guerre qui mène le chevalier contre les ennemis de la foi. Evoque l'action de l'épée. Il est associé au COURAGE, au cœur et à la GENEROSITE du don de soi. Parmi les vertus cardinales, il symbolise la FORCE.
La Bande : pièce honorable représentant le baudrier, qui porte l'épée ou la croix.
L'Etoile à cinq rais : s'appelait, au Moyen-âge, sceau du Saint Esprit. C'est l'emblème traditionnel de l'homme. Ce fut, peut-être aussi, l'étoile annonciatrice du Sauveur, ou tout simplement, une des innombrables qui embellissent le ciel d'Eurre, à certaines époques, et qui a laissé rêveur le seigneur au cours de ses rondes sur les remparts de son château.
GUIGUES était le père de GUY ou GUYON d'URRE et probablement le grand-père des deux co-seigneurs de la terre d'Urre que l'on trouve vers 1250 : GUINIS et GENTION d'URRE. Ils sont qualifiés de "Nobles hommes, seigneurs d'URRE" dans une transaction du 7 septembre 1253 où figurent, comme témoins, de nombreux gentilshommes et où assistent plusieurs nobles, vassaux des seigneurs d'URRE.
GUINIS, l'aîné, a porté et transmit les armes originelles de la famille et ce jusqu'à son extinction vers 1700.
GENTION, le cadet, a dû, selon les règles héraldiques établies, briser les armoiries en adoptant un émail, une pièce, un meuble différent. Imité en cela par sa descendance. C'est ce qui transparaît dans les généalogies citées. Il a opté pour une étoile d'or (jaune).
Les URRE La TOUCHE de 1400 à 1680 ont brisé en portant trois étoiles d'or sur la bande. Les d'URRE de TEYSSIERE avec trois étoiles d'argent.
De nombreux titres, charges et offices ont récompensés la valeur et l'engagement des membres de cette famille illustre dont les 9 branches ont prospéré du Dauphiné, leur terre natale, au Comtat Venaissin, au Rouergue, en Languedoc, en Picardie et en Lorraine.
Jean Michel LEROUX
mars 2011