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Camille PISTON
10/11/2010 23:03
Camille PISTON
J’ai voulu, aujourd’hui, à travers l’histoire de Camille PISTON, rendre hommage et retracer le vécu des « Mort pour La France », mais aussi de ceux qui en sont revenu.
Pour que leur sacrifice ne sombre pas dans l’oublie …
Pour que, quand devant le monument aux morts de la commune sont clamés leurs noms…
L’image de leur enthousiasme, de leur abnégation, de leur peur, de leur courage, des souffrances endurées, du don de soi…
Défile devant nos yeux, témoins passifs mais reconnaissants.
La vie de Camille, avant.
Camille est né le 1er octobre 1879 à Eurre. Il est le troisième des cinq enfants de Raymond PISTON et de Marie PIZOT son épouse, tout deux agriculteurs sur la commune. Ses deux frères aînés décèderont l’un à 18 mois en mars 1879 l’autre à 20 ans en avril 1890.
Camille fréquentera l’école de garçons communale de 1885 à 1893.
Il aide à la ferme familiale et a le malheur de perdre sa maman en 1895, il n’a que 16 ans.
De la classe 1899, il accomplie les trois années réglementaires du service militaire.
En octobre 1904, il se marie avec Joséphine Philomène CHAMBONCEL et le 28 juillet 1905 leur naît un fils qu’ils prénommeront Camille Joseph.
Camille dans la tourmente
1er août 1914 … Ordre de mobilisation générale
Camille rejoint son régiment de réserve, le 20 ème Régiment d’Infanterie, qui s’est reformé à Granville.
Le 10 août, de Laon où il a été acheminé, le régiment se porte sur Rethel.
Après plusieurs cantonnements dans le secteur, il rejoint Sedan le 20 août 1914. Puis ce sera la Belgique, pour très peu de temps puisqu’il faudra se replier sur Dom le Mesnil pour la fin de ce premier mois de guerre.
Terrible hiver 1914, terrible printemps 1915, les voici terrés dans les tranchées.
Après des jours et des jours difficiles, le 29 juin 1915 dans le secteur de Bois Sabot près de Suippes, la 21 ème compagnie où se trouve Camille est relevée et se porte à la côte 153 (2 ème ligne du secteur du Moulin de Souain).
Suite à ces jours difficiles, le Général de Division cite à l’ordre de
la division le 202 ème Régiment d’Infanterie
« Régiment d’Infanterie sans défaillance, d’une belle endurance
physique et d’une haute valeur morale. Demeuré constamment sur le
front depuis le début de la guerre, a pris une part brillante à
plusieurs attaques et a mérité un ordre du jour de félicitation de la
Brigade.
Chargé le 26 mai de l’occupation et de l’organisation d’un secteur
particulièrement difficile, a assuré pendant un mois un service très
dur, fourni un travail considérable et subi de lourde pertes. A la fin
de cette période, a demandé à être maintenu dans son secteur tenant
à l’honneur de mener à bien, malgré les violents efforts de l’ennemi,
le travail commencé. »
Le 15 juillet 1915 a lieu la remise de la Croix de Guerre, nouvellement créée.
A partir du 28 juillet les relèves passent de tous les 3 jours à tous les 4 jours car Suippes est très fortement bombardé.
Du 23 au 30 août, les hommes creusent des abris dans les tranchées à cause des forts bombardements
15 septembre 1915 déplacement du 202ème sur Mourmelon le Petit ;
du 17 au 23 septembre sur le carnet de marche du régiment il est noté pour la première fois depuis le début de la guerre
« reprise en main des hommes, exercices travaux de propreté, lavage »
19 octobre 1915 le régiment se déplace vers Reims et s’installe à Prosnes. Là il subit des bombardements avec obus asphyxiants. Les hommes creusent des abris dans les tranchées.
29 octobre 1915 le Drapeau du 202ème Régiment d’Infanterie reçoit la Croix de Guerre avec étoile d’argent.
Après divers déplacements en champagne, le régiment est envoyé dans la Meuse pour être dans le secteur du Mort Homme du 2 au 5 juillet 1916. C’est là, que le 4 juillet 1916 son compatriote, son « pays », Louis FRANCOIS trouvera la mort.
A partir du 6 juillet ils sont dans la citadelle de Verdun. Deux mois d’enfer dans ce secteur très éprouvé et fortement éprouvant.
Septembre 1916 retour en champagne dans le secteur de Tahure près de Suippes.
19 octobre 1916 remise au drapeau du régiment de la Croix de Guerre avec palme. C’est tout dire de la tenue et du courage des hommes de ce régiment dont fait parti le soldat Camille Piston.
Le régiment va rester dans cette région jusqu’à l’été 1917 . Le 25 avril le 202ème couvre un front de 2,200 kms
Le 11 juillet il descend sur St Hilaire au Temple près de Chalons sur Marne et se porte en train sur Bar sur Aube en champagne pouilleuse.
Le 30 juillet il réembarque pour Mourmelon et le 17 août 1917 arrive sur le secteur du Mont Cornillet à Moronvillier (20 kms de Reims).
Le secteur est très difficile, sur une vaste étendue plane le mont Cornillet défend la route de Mourmelon et de Suippes. Les deux lignes de front sont très proches et les allemands sont retranchés dans une sorte de caverne à l’intérieur du mont.
3 septembre 1917, il est noté une prévision d’attaque ennemie par les gaz asphyxiants.
Le 4 septembre, suite à un bombardement, devenu coutumier, Camille Piston est noté comme blessé par un éclat d’obus.
Transporté sur un lieu de soins à l’ambulance 7/4 de Suippes au camp Dilleman à Billy le Grand, Camille Piston meurt des suites de ses blessures. Il a 39 ans.
Retour en terre de paix
Plus tard, comme il a été lu l’année dernière dans le poème de Georges Duhamel « la ballade de Florentin Prunier » l’épouse, Joséphine, alla chercher le corps de son mari pour le ramener en terre de paix, ici à Eurre, dans le cimetière communal au milieu des siens. Sur le cercueil en bois une plaque portant un numéro d’identification… le N° 128.
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