P.A.VINET accepte la grâce présidentielle. ( AD M1371/4 dossier 446) scan : Jean Michel LEROUX - 2010
Espoir et déchéance
Gracié le 15 août 1852 par l'empereur Louis Napoléon, il est mis en liberté sous surveillance de la police générale.
" Il était aussi dévoué à l'Empereur que possible. La clémence de Louis Napoléon l'a transformé."
Dans une lettre datée du 3 septembre et adressée à monsieur BONARDON de Crest, il relate sa visite chez le Préfet et chez le recteur afin d'être réintégré comme instituteur. Il dit combien lui pèse les mesures de surveillance dont il fait l'objet. Il lui demande de le tirer d'affaire (il lui doit déjà sa grâce).
"... voilà monsieur BONARDON la douceur avec lequel je suis traité par monsieur le maire."
"... ses amis ont eu des torts aux éléctions mais s'en repentent, c'est de la faute à monsieur BARRET."
Le 18 octobre 1852, il accepte avec reconnaissance la grâce présidentielle.
Pierre André VINET ne sera pas réintégré comme instituteur.
Le vote des 21 et 22 novembre 1852 ne fait l'objet d'aucune mention sur le registre des délibérations du conseil municipal tout comme la période pourtant si trouble allant du 1er avril 1851 au 22 février 1852. Sur Eurre, celui-ci a donné les résultats suivant : votants 260 ; oui 252 ; non 7 ; bulletin blanc 1(peut-être celui de notre insurgé). (AD M47)
Plus tard, Robert SERRE écrit page 318 de son ouvrage déjà cité *:
" M. le Maire voulant donner plus de solennité à l'avènement de l'élu de la nation [annonça] qu'il y aurait un banquet à la mairie[...] tous les membres du conseil municipal s'y sont refusés parce que ces hommes avaient déjà organisé le leur avec toute la démagogie de la commune. Enfin, vers une heure après midi, M. le Maire, le garde champêtre et l'instituteur étaient réunis dans la salle de la mairie, assistés de tous les gens d'ordre de la commune au nombre de trente [...] chacun s'applaudissait de s'être réunis ainsi pour fêter l'élu de la nation, le sauveur de la France [...] La démagogie était toute réunie en banquet chez le sieur Arcullier [?] cabaretier, là étaient tous les membres du conseil municipal et autre tel que Vinet ex-instituteur, des étrangers de Vaunaveys, de la Rochette et d'Allex. Mr Duvaure adjoint ceint de son écharpe présidait ce banquet au nombre de cinquante..."
* Robert Serre, 1851 : Dix mille Drômois se révoltent, l’insurrection pour la République démocratique et sociale, 400 pages, éd. Peuple Libre / Notre Temps, novembre 2003.
Notes de l'auteur : Monsieur BONNARDON, avec deux N, Pierre Raymond est né à Vizille (38) le 11 février 1817, il est le fils de Antoine Basile BONNARDON, chirurgien de la Grande Armée puis docteur en médecine de Vizille, et de Marie Claire Joséphine DOU originaire de Tallard (05) et décédée le 20 octobre 1836 à Vizille. Il a un frère qui est Conseiller Général de l'Isère et une soeur. Alors qu'il est premier commis de la Direction de l'Enregistrement et des Domaines du département de la Drôme, il épouse le 19 novembre 1846 à Valence la fille du maire de cette ville, monsieur FERLAY Joseph Antoine, futur préfet de la Drôme. Son épouse Marie Eléonore Mélanie FERLAY est née le 28 avril 1827 à Valence dont la mère Marie Eléonore BADON décèdera à Valence le 9 mars 1874.
Pierre Raymond BONNARDON décèdera à Vienne en juin 1893 et sera inhumé à Valence.
Joseph Antoine FERLAY, préfet de la Drôme, né le 23 mai 1798 à Tersanne (26) décèdera à Valence le 9 mars 1884.
ref : acte de mariage du 19 novembre 1846 : Archives numérisées de la Drôme et Généanet généalogies René Dreveton et Didier Beaume.