Etienne se réfugie dans sa famille à Romans. Il continue d'exercer son ministère tout en travaillant dans l'atelier de son frère, mégissier à la Presle. Les soeurs du couvent Sainte Claire de Romans se plaignent qu'il abîmait toutes leurs aubes en venant dire la messe chez elles, encore chaussé de ses gros souliers boueux et pleins de tan.
Un jour qu'une religieuse de Ste Claire était en visite chez la soeur Marie Claire FIERE, ex-clarisse et soeur d'Etienne, elle resta quelques instants seule avec l'abbé qu'elle ne connaissait pas et lui posa à brûle-pourpoint cette question : " quelle mine fait l'abbé FIERE ? _ Triste mine , madame." lui répondit ce dernier qui commençait à se repentir de son serment ; il sorti de suite et peu de temps après, fit sa rétractation.
Comme d'autres, il entretient à Romans la foi catholique, à cette époque du Directoire, comme il l'avait fait au plus sombres jours de la Terreur. Il fallut attendre le coup d'état du 18 Brumaire et l'avènement au pouvoir de Napoléon Bonaparte pour que les questions religieuses soient traitées en donnant la liberté des cultes et que les prêtres, traqués, puissent reprendre leur ministère au grand jour.
L'abbé FIERE devint en 1801 curé de Saint Jean en Royans. Il fonda un petit séminaire qui accueillait en 1809, 150 élèves. En 1811, il est nommé chanoine de la cathédrale de Valence et supérieur du petit séminaire.
En 1823, il est vicaire général de l'évêque de Valence. Il décède le 28 janvier 1831 à Bourg de Péages à l'age de 65 ans.
Références : Dictionnaire bibliographique de BRUN-DURAND (1901)
BSAD n° 49 (1944) Recherches sur le clergé de Romans pendant la Révolution Française... de Jean BOUVIER;
La Revue Drômoise : La Révolution, attitude du clergé face au serment et à l'église.
Registres B.M.S. de la paroisse de Eurre. (Archives en mairie)