L'église, vue de la "Grand'rue" et de la "place des arts" photo : jean michel LEROUX
"Un eurrois ... Une vie" est une rubrique parue dans le bulletin municipal de la commune " En tout lieu, à tout'Eurre".
La vie d'un village, à travers le temps, est marquée des empreintes laissées par des hommes et des femmes hors du commun. Leur personnalité, leur action, leur combat, ont écrit de belles pages d'histoire locale dont 'il convient d'en conserver le souvenir.
L'abbé Etienne FIERE
Etienne FIERE passa à Eurre à une époque déterminante pour le devenir de notre pays. Sa condition de prêtre lui permit d'être au devant de la scène en participant activement à la vie du village. Enthousiaste, il mit la fougue de ses 25 ans dans l'épopée révolutionnaire. Intelligent, il comprit bien vite les défauts de la "Terreur". Ses honorables fonctions sacerdotales nous invitent à parler de notre village et de rappeler qu'il fit parti de ses concitoyens. Eurrois d'un jour... Eurrois de toujours.
Né au Bourg de Péage le 20 décembre 1765, Etienne FIERE est ordonné prêtre en 1789. D'abord vicaire à Meymans, il signe à Eurre, son premier acte sur les registres BMS le 22 décembre 1789.
Le 7 mars 1790, il est conseiller municipal. Le 30 juin 1790, il est signataire de la lettre et adresse envoyée à l'Assemblée Nationale par les ecclésiastiques du district de Valence qui jurent fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi et de respecter les décrets de ladite Assemblée Nationale. Serment qu'il fera officiellement avec son vicaire ROSERON, le 23 janvier devant tout le conseil municipal et les paroissiens.
Sur l'état des contributions foncières de 1791, il déclare 1200 livres de revenus et 4 livres de loyer.
Le 12 novembre 1792 (22 brumaire an 1) il marie sa soeur Françoise Romaine avec Jean MOREL, clôturant ainsi le dernier acte des cahiers paroissiaux.
Etienne, comme beaucoup de ses confrères du bas clergé, croyait en l'église constitutionnelle, espoit de la révolution, afin d'éviter les abus, de réorganiser l'Eglise, d'épurer le clergé et les hauts fonctionnaires ecclésiastiques. Comme d'autres, sa conscience le pousse au repentir et il choisit de se rétracter du serment prononcé quelques mois plus tôt.
Le 7 août 1793 (20 thermidor an 1) le conseil municipal constate que le presbytère est laissé vide par le citoyen FIERE qui s'est enfuit. Son beau frère Jean MOREL détient la clef mais ne veut la rendre au cas ou Etienne reviendrait chercher ses affaires.